"Je vous écris aujourd'hui alors que les relations entre nos deux pays sont au plus mal à la suite du recours du gouvernement espagnol à la plus grande escalade possible", déplore le Premier secrétaire de l'USFP, Driss Lachguar dans une lettre adressée au président du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), Pedro Sanchez, notant "avec beaucoup d'amertume, le comportement inhumain des forces d'occupation contre les migrants, en violation flagrante des droits de l'homme et des obligations de l'Etat espagnol au niveau européen concernant le dossier de l'immigration".
M. Lachguar a mis en exergue dans cette correspondance les efforts colossaux consentis par le Maroc sur les plans juridique, sécuritaire et économique pour garantir aux migrants subsahariens une vie digne et paisible au Maroc, surtout au regard des maltraitances qu'ils subissent pendant leurs trajets jusqu'aux frontières marocaines, affirmant que tous ces efforts contribuent significativement à réduire les flux migratoires vers l'Europe.
Se disant "choqué par la position prise par la Commission européenne qui annonçait que Sebta et Mellilia sont des terres européennes, oubliant qu'elles sont géographiquement en Afrique et qu'elles sont le vestige de l'histoire impérialiste et coloniale honteuse de nombreux pays européens", le Premier secrétaire de l'USFP rappelle que "le Maroc, comme la majorité des pays africains, a été la victime des complots européens qui ont divisé son territoire et cherché à briser son peuple avec des pratiques génocidaires y compris via l'utilisation de gaz toxiques".
"Nous pensons qu'il est temps de commencer à discuter calmement et raisonnablement du devenir de ces deux villes en tenant compte des intérêts des populations espagnoles et marocaines qui y vivent", a-t-il relevé.
Par ailleurs, l'USFP a condamné une campagne frénétique lancée par de nombreux médias espagnols contre le Maroc et les Marocains, avec des descriptions racistes et blasphématoires qui contredisent les principes de l'éthique journalistique, ajoutant que cette campagne fait écho aux positions du gouvernement espagnol notamment sur le dossier du Sahara marocain.
Le conflit autour du Sahara marocain "n'est, malheureusement, qu'un épisode d'une démarche conspirationniste visant à diviser et encercler le Maroc. Chose qui s'est matérialisée par le soutien financier et médiatique aux séparatistes et la mise en place d'un axe Madrid Alger, dont la dernière collusion fut la falsification de l'identité de votre hôte le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, qui a pénétré subrepticement sur le sol espagnol dans le but d'escroquer la justice de ce pays européen, faisant fi des intérêts et droits des victimes européennes qui ont porté plainte contre lui", a-t-il poursuivi.
Pour M. Lachguar, la décision du gouvernement espagnol, en accord avec le gouvernement algérien, de transférer le chef du Polisario par avion privé et faciliter son entrée sur le territoire espagnol avec de faux documents, sans en informer le gouvernement marocain, constitue une atteinte aux relations de bon voisinage, de confiance et de partenariat liant les deux pays.
Evoquant les "raisons purement humanitaires" qui ont été invoquées par le gouvernement espagnol pour accueillir Brahim Ghali sur son territoire, le Premier secrétaire de l'USFP estime que "cela ne peut justifier la méthode utilisée pour faire entrer le chef du Polisario sous une fausse identité".
Le monde entier est témoin de la qualité de vie, de la prospérité, de la paix et de liberté dont jouissent les populations sahraouies au Maroc, comme leurs compatriotes des autres régions du Royaume, qui aspirent à la consolidation du processus démocratique et à la pérennisation des efforts de développement, a-t-il fait savoir.
Soutenant que le Maroc et l'Espagne traversent l'une des crises les plus graves dans leurs relations bilatérales, M. Lachguar a souligné que l'USFP "vous interpelle et à travers vous tout le gouvernement espagnol pour cesser d'insulter le Maroc et pour commencer à aborder la politique d'amitié et de bon voisinage dans le cadre de la clarté et de la responsabilité politique et morale au service de la paix, de la sécurité et de la coopération dans la région".
"J'espère que nos efforts pour faire triompher les voix qui prônent le respect mutuel et le renforcement des relations de partenariat seront reçus favorablement", a-t-il conclu à l'adresse de M. Sanchez.