Il s’en est tellement mêlé les pinceaux au point d’inviter à ce bouillon de contre-vérités - qui lui tient de papier signé dans le jargon des agences de presse- l’ex-président américain Donald Trump, Israël et l’Allemagne.
Bon Dieu ! que viennent faire un ancien chef d’Etat et deux pays lointains dans une crise bilatérale, entre deux pays voisins, supposés être des partenaires loyaux, mais que l’un d’entre eux, trop confiant et trop suffisant, a asséné un coup de poignard dans le dos de l’autre et lui intime l’ordre de se taire.
Le résultat livré ce samedi par le correspondant de EFE est un article que le plus avisé des observateurs aura du mal à en saisir le sens ou le bienfondé.
Son seul mérite est d’ajouter une bonne dose de confusion à l’attitude espagnole, devenue un véritable capharnaüm indigne d’un pays démocratique.
La fuite en avant dans cette crise semble être une spécialité espagnole. Ni le gouvernement de Madrid, ni le correspondant de EFE à Rabat, sensé connaître la réalité et les codes du Maroc, et encore moins les commentateurs et chroniqueurs de la presse ibérique ne veulent reconnaitre l’origine de la crise. Pourtant évidente.
Pour la énième fois, l’origine de la crise maroco-espagnole est l’individu qui dort sur un lit d’hôpital à Logrono, dans le nord du pays.
Le correspondant de EFE, qui passe son temps à égrener les dépêches de la MAP sur cette crise - Il tient paraît-il des statistiques quotidiennes qu’il partage sur ses réseaux sociaux - aurait été mieux inspiré de comprendre et transmettre à son agence et au public espagnol la requête du Maroc pourtant basique et limpide.
Elle tient en quelques interrogations : Pourquoi l’Espagne, qui se dit partenaire stratégique du Maroc, reçoit en cachette un criminel de guerre, ennemi déclaré du Royaume ? Pourquoi Madrid a omis sciemment d’en informer le Maroc ? Quel motif impérieux justifierait que l’exécutif espagnol voudrait cacher au pouvoir judiciaire la présence d’un accusé pour crime contre l’humanité ?
Puisque nous en sommes aux statistiques, EFE a produit pas moins de 12 articles éditorialisants, dont cinq signés par son chef de bureau à Rabat. Des papiers dans lesquels les préjugés le disputent à la mauvaise foi. Les idées préconçues, empaquetés et toutes faites suintent entre les lignes.
Dans la crise migratoire survenue dans le préside occupé de Sebta, EFE a sorti la grosse artillerie qui a bombardé, comme du temps révolu de la canonnière, depuis Madrid, Bruxelles et Rabat avec des centaines de dépêches qui dépeignent l’Espagne comme une grande démocratie victime de la crise et le Maroc, comme le gendarme vulgaire qui n’a pas accompli la tâche qu’on lui a assignée.
Non, Messieurs les ibères ! Le Maroc est un pays souverain dont les autorités sécuritaires ne sont pas des mercenaires au service d’autres pays. Le partenariat loyal est une autoroute à double sens. L’Espagne a choisi volontairement de le rendre (le partenariat) un sentier non carrossable à sens unique, pour son propre intérêt, en accueillant chez elle un génocidaire et en cachant ses agissements à sa propre opinion publique.
Le rôle universellement reconnu à la presse dans ces conditions est de faire entendre les opinions, les arguments et les requêtes des uns et des autres. En somme, être un facilitateur, un instrument de rapprochement ou informer tout simplement.
Comme ses donneurs d’ordre à Madrid, l’agence EFE a choisi de jouer les pyromanes. Son correspondant à Rabat jette l’huile sur le feu à coup de dépêches tendancieuses et de surenchères sur les réseaux sociaux. Son long séjour au Maroc n’aura malheureusement pas - pour lui - adouci ses préjugés d’origine.