L'accueil de Brahim Ghali sous l'allégation de traitement humanitaire, est une position aux allures stratégiques dont les retombées ont été mal pesées par le gouvernement espagnol, compte tenu notamment de la profondeur des relations de coopération bilatérale, en l’occurrence dans les domaines sécuritaire et migratoire, a indiqué le Senior Fellow au think thank Policy Center for the New South (PCNS) dans une déclaration à la MAP.
Aussi, l’Espagne a choisi le pire moment pour commettre cette "bourde" diplomatique et juridique, le pays étant en mauvaise posture en raison de sa situation économique difficile causée par la pandémie COVID-19, a fait observer le professeur invité à la China Foreign Affairs University.
"La manière dont la procédure a été menée constitue une perturbation importante, qui ne contribue pas au développement de la relation bilatérale. En fait, cela provoque une gêne, qui peut avoir un impact négatif sur les relations dont la réhabilitation pourrait prendre des années, car il s’agit désormais d’une question de confiance", a-t-il estimé.
Pour lui, "c'est une situation compliquée dont les répercussions n'ont pas été correctement pesées par les décideurs espagnols". La relation entre l'Espagne et le Maroc est d'une importance fondamentale, pour les deux pays, en particulier pour le pays européen.
M. De Freitas a affirmé que les gouvernements des deux pays sont appelés à coordonner pour trouver une solution permettant d’apaiser les tensions et faire oublier cette "erreur", notant que la position de l’Espagne est perçu comme une hostilité contre l’intégrité territoriale du Maroc, dont la souveraineté bénéficie d’un soutien international croissant.
"Il sera important pour le gouvernement espagnol de trouver une solution qui lui permet de sauver la face après l'erreur commise, sous peine de voir la situation se détériorer jusqu’à ce qu’elle devienne incontrôlable. Il faut de la sagesse pour calmer les choses et commencez à reconstruire la confiance perdue", a-t-il estimé.
"Si l’Espagne avance des raisons humanitaires, il est clair que l'accueil d'un accusé de crimes graves ne sert pas l'image de l'Espagne en tant que démocratie. Le pays européen encourage ainsi d'autres pays à agir de la même manière, voire contre sa propre intégrité territoriale", a relevé l’expert brésilien, précisant que l’Espagne est en train de sacrifier la relation stratégique et les résultats positifs obtenus ces dernières années en matière de partenariat.