L’Espagne est un exemple édifiant à cet égard. Le pays ibérique qui aime à se positionner en donneur de leçons en matière de droits de l’homme, n’hésite pas à maltraiter les immigrés, sans considération aucune à leurs conditions de femmes, de malades ou même d’enfants.
Les images et les séquences vidéo, prises ces derniers jours par le journaliste-citoyen à la frontière avec le préside occupé de Sebta, sont choquantes à bien des égards. Les forces de l’ordre espagnoles usent de moyens jugés disproportionnés, ne faisant aucune distinction entre jeunes, femmes ou enfants. Tout le monde y passe, Marocains, Africains….
L’Espagne est allée dans ses violations jusqu’à l’utilisation des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc comme si elle est en guerre contre des migrants, pourtant désarmés, souligne le juriste et expert en droits de l’Homme, Nawfal El-Baamri, qui fustige «des scènes abjectes» de coups de matraques et de violence physique et morale portant gravement atteinte à la dignité humaine des migrants.
Ces pratiques condamnables interpellent fortement Madrid et avec elle toute l’Union européenne, censée en principe faire pression sur l’Espagne pour qu’elle respecte le droit des migrants et plus particulièrement des enfants et des mineurs, qui devraient être protégés conformément à la Convention internationale des droits de l’enfant, précise Me Nawfal El-Baamri, dans une déclaration à la MAP.
Selon plusieurs médias, les migrants ont profité d’une baisse de garde des autorités espagnoles pour «des raisons encore inconnues» dans le préside occupé de Sebta, pour y entamer une entrée périlleuse malgré les efforts de lutte des autorités marocaines.
Certains organes de presse, citant des sources informées à Sebta, sont allés jusqu’à accuser la police espagnole de complicité dans cet exode. Certaines parties en Espagne «jouent au feu», souligne-t-on, précisant que les garde-frontières espagnols se sont retirés, avant de revenir pour intervenir avec violence contre les immigrés, plaçant les enfants, dans des conditions inhumaines, à l’intérieur de hangars utilisés dans la contrebande, qui inondait les marchés marocains pour le grand bonheur des commerçants espagnols et la prospérité de l’enclave marocaine occupée.
Me El-Baamri a fortement condamné ces pratiques sauvages de l’Espagne, «un pays qui doit respecter les droits de l’homme et gérer la crise migratoire dans le respect des conventions internationales traitant la problématique de la migration, particulièrement en ce qui concerne les mineurs».
Pour justifier l’injustifiable, s’offrir l’approbation de l’opinion publique en Espagne, en Europe et dans le monde, et au passage faire pression sur le Maroc, les autorités ibériques ont fait recours à leur arme préférée, la désinformation et l’intox.
Plusieurs images et vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux sont anciennes et n’ont rien à voir avec la réalité. L’Espagne tente ainsi de dénaturer la réalité soit par des images, soit par des analyses d’experts dans une presse acquise dans sa majorité au parti de l’extrême droite Vox, qui ne rate aucune occasion pour témoigner de son hostilité envers le voisin du sud.
L’Espagne s’est lancée dans une campagne médiatique hostile au Maroc dans une violation flagrante du principe de l’indépendance des médias et de leur crédibilité, en présentant, par exemple, des images concernant des événements survenus dans un autre pays comme celles d’enfants marocains au large de Sebta, fustige l'avocat.
Ces violations espagnoles des droits des enfants et des migrants en général se pratiquent au grand jour dans un silence strident et pour le moins complice des défenseurs des droits de l’homme et à leur tête, des ONGs, comme Amnesty International ou Human Right Watch, qui sont très critiques à l’égard du Maroc, pays pourtant présenté comme un modèle en matière de droits de l’homme et de gestion de la question migratoire.
La réaction des autorités espagnoles interpelle également les Organisations internationales des droits de l’homme, qui n’ont toujours pas réagi pour faire pression sur le gouvernement de Pedro Sanchez pour garantir la protection juridique des migrants, ce qui dévoile la vacuité de leurs slogans, estime Me El-Baamri.
Ces ONGs, poursuit-il, se sont transformées en une arme braquée contre des pays particuliers dans le but de les apprivoiser au service d’un agenda d’une extrême droite européenne, qui n’arrive toujours pas à se débarrasser de ses idéologies colonialistes.
Cette politique de deux poids deux mesures pratiquée par Madrid est condamnable. Elle contraste avec la politique claire et intégrée du Maroc en matière de gestion migratoire, une politique jugée responsable et solidaire.
Le Royaume, qui mène dans ce secteur une stratégie empreinte d’un sens élevé d’humanisme, s’est engagé depuis plusieurs années déjà dans la gestion de la problématique migratoire selon une approche qui protège les droits des migrants et préserve leur dignité, tout en refusant de réduire ce phénomène naturel par essence au seul aspect sécuritaire.
De ce fait, le Royaume n'a pas de leçons à recevoir, au contraire, il est pourvoyeur d’idées dans ce sens. Champion africain de la migration, le Maroc qui abrite l’Observatoire africain des migrations (OAM), est considéré comme un partenaire majeur en termes de sécurité régionale. Il déploie d’énormes efforts en vue de renforcer le contrôle de ses frontières et de lutter contre l'immigration clandestine et les réseaux de trafic et traite des êtres humains.
Pour le Maroc, la gestion des flux migratoires demeure une responsabilité partagée entre les deux rives de la Méditerranée. Jouer le rôle de gendarme de l’Europe n’est pas dans ses projets ni dans sa stratégie.
Cette crise hispano-marocaine a permis de démasquer le vrai visage de l’Espagne, celui d’un pays gouverné par une classe aux visées colonialistes, qui souhaite ressusciter une période révolue nourrissant ainsi un rêve inaccessible d’une autre ère, contre un pays fier et souverain, dépositaire d'une histoire et d'une civilisation ancestrales.