"Il est intéressant de se rappeler que les fenêtres d'opportunités ouvertes par la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara et l'ouverture de consulats de pays amis dans les provinces du sud, en plus de la consolidation du rôle continental du Royaume, doivent pousser l'Etat espagnol à revoir ses cartes dans ses relations avec le Maroc", a affirmé à la MAP M. Belarbi, également enseignant-chercheur à l'université Cadi Ayyad de Marrakech.
Mais, a-t-il poursuivi, la protection par l'Espagne du dénommé Brahim Ghali, chef des séparatistes du polisario, poursuivi pour crimes odieux et graves violations des droits de l'Homme, "démontre que le gouvernement espagnol n'affiche pas une volonté politique allant dans ce sens".
De l'avis de M. Belarbi, l'argument avancé par Madrid, à savoir des raisons "humanitaires", n'est pas convaincant étant donné que le chef du polisario est poursuivi en justice par de nombreuses victimes en Espagne, et aurait donc dû être déféré devant les juges dès son arrivée sur le sol espagnol.
Pour l'universitaire, cet incident diplomatique devrait pousser l'Espagne à revoir ses priorités, "car il est difficile pour le Maroc de ne pas voir dans ce geste inamical, une volonté de Madrid de préserver ses intérêts avec l'Algérie, principal soutien du polisario".
Mettant en avant le rôle du Maroc dans le maintien de l'équilibre régional entre les deux rives de la Méditerranée, l'expert estime que cette coopération "doit se baser sur une confiance mutuelle, dont le Maroc attend en retour un soutien inconditionnel pour ses droits légitimes sur ses Provinces du Sud".
Et de conclure que l'actuel gouvernement espagnol semble sacrifier ses relations stratégiques avec le Maroc au profit d’un gain ou d'un profit énergétique qui pourrait être dégagé de sa relation avec l’Algérie.