Étant un pays d'une histoire séculaire, le Maroc a multiplié ses partenariats, en mettant en avant les "vertus" de la diplomatie parlementaire et son rôle de puissance douce ou de séduction.
Cette "diplomatie d'influence" s'est confortée par l'implication croissante du Parlement à l'échelle internationale et la diversification de ses modes d’action en la matière. Ainsi, les deux Chambres de l'institution législative se sont engagées, ces dernières années, dans plusieurs initiatives au sein des organisations interparlementaires avec pour objectifs de contribuer à la défense des constantes du Royaume, et à leur tête la première cause nationale, de faire valoir les positions du pays et de renforcer son image rayonnante à l'international.
Le Dictionnaire de la diplomatie de Jean-Paul Pancracio définit, ainsi, la diplomatie parlementaire comme "l’activité diplomatique qui a pour cadre les grandes organisations internationales et qui se déroule en conséquence dans des enceintes ressemblant à des assemblées parlementaires".
Pour le président du centre de recherche sur la globalisation "NejMaroc", Mohamed Badine El Yattioui, la diplomatie parlementaire n’est en aucun cas un substitut à la diplomatie traditionnelle mais elle joue un rôle complémentaire: elle permet avant tout d'établir des canaux de communication et de coopération sur des questions primordiales.
C'est donc toute une gamme d'activités internationales du Parlement, obéissant à des intérêts politiques, économiques et culturels, allant du lobbying à la production d'idées et l'orientation de positions à l’argumentation auprès des instances étrangères et la contribution au débat pour influencer l’opinion publique internationale.
Un véritable lobbying est ainsi mené afin de renforcer le positionnement au sein des instances parlementaires dans le but de défendre la cause nationale, a relevé M. El Yattioui dans une déclaration à la MAP.
"Le renforcement de la présence marocaine au sein des organisations est une nécessité absolue. Elle permettra de mettre en avant la vision Royale par le biais de canaux distincts que sont ces organisations interparlementaires. Cela nécessite une collaboration étroite et solide entre les deux chambres du Parlement et d'autres départements", estime l'universitaire.
Pour remplir ses missions, la diplomatie parlementaire doit renouveler les modes de son action et se doter de ressources humaines qualifiées et capables d'agir avec efficience et efficacité à l'international en vue de la défense des justes causes de la Nation et de ses intérêts vitaux.
Partant de ce constat, dans le contexte marocain, la présentation par les partis politiques de candidats crédibles et capables de répondre aux problématiques du moment et surtout de recréer de la confiance est une opération délicate, a souligné l’enseignant-chercheur à l’université Cadi Ayyad, M’hammed Belarbi.
"La diplomatie parlementaire nécessite un certain niveau d'instruction pour pouvoir comprendre et analyser les enjeux de la scène internationale et défendre les intérêts du Maroc à l'étranger. Le profil des députés est alors déterminant dans la réussite de cette mission de faire valoir les positions du Royaume à l'international", a-t-il dit.
"Dans l’état actuel des choses, les partis sont appelés à mobiliser de nouvelles compétences pour mener à bien cette mission de diplomatie parallèle", a-t-il ajouté.
En vue de mettre sa performance en pleine adéquation avec le nouveau rôle qui lui est assigné, le Parlement a d'ailleurs élaboré des orientations faisant partie d'un plan stratégique pour la mise à niveau et le développement de l’action parlementaire, avec pour finalité notamment l'amélioration de la performance de la diplomatie parlementaire.