Ce sont certes les légendes du football qui ont foulé sa pelouse qui ont fait sa réputation mondiale. Le plus illustre de tous n'est autre que Diego Armando Maradona. Mais c’est “le 12ème joueur”, en l’occurrence son public fanatiquement fidèle, qui fait battre le cœur de La Bombonera.
Ce stade a été inauguré en 1940 dans le quartier pittoresque et coloré de la Boca, qui fut la zone résidentielle des dockers du port de Buenos Aires, en majorité des immigrés italiens.
Officiellement, le stade est baptisé du nom d’un ancien dirigeant de Boca Junior, Alberto J. Armando, mais rares sont les commentateurs, les journalistes sportifs ou les touristes qui se rappellent de cette appellation. Tout le monde désigne ce monument comme “La Bombonera”. Mais d’où vient cette appellation énigmatique ?
La légende raconte que lorsque l’architecte du projet Viktor Sulcic, slovène naturalisé argentin, dessinait les premières courbes du stade, il avait reçu en cadeau d’anniversaire une boîte de chocolat qui ressemblait à son propre design du stade. Ses collaborateurs ont immédiatement relevé la ressemblance entre le futur stade et la bonbonnière reçue en cadeau par leur patron.
De fil en aiguille, la Bombonera est devenue le symbole du chantier. La référence a traversé le temps et elle a été transmise de génération en génération par les supporters.
Les gradins, conçus sur trois plateaux superposés avec un angle d'inclinaison raide, peuvent accueillir 54.000 spectateurs, un record pour l'époque après-guerre.
Pour beaucoup de supporters, c’est un lieu mythique, avec sa propre personnalité, où les supporters viennent pour exprimer leur passion pour le Boca. Une sorte de “deuxième maison”, où ils regardent les matchs et partagent des moments uniques.
Même pour les Argentins qui ne sont pas des passionnés de la Boca, La Bombonera est sans aucun doute un “monument national”, avec une mystique propre où flottent encore l’esprit footballistique des légendes qui ont fait la gloire du club et de son stade.
Être au milieu d’un cratère de volcan en ébullition ! Voilà à quoi ressemble pour certains le fait de suivre un match à la Bombonera. L’ébullition est évidemment à son maximum quand il s’agit du classico argentin qui oppose la Boca à son rival du nord de la ville, River Plate.
La sensation de cratère est évidemment accentuée à cause du design singulier des gradins.
Sa conception compacte et ramassée est due au fait que le stade a dû être construit sur le même site exigu occupé par l'ancien stade en bois et beaucoup plus petit.
Pour l’architecte d’origine slovène, l’édification d'un grand stade sur un site exigu présentait le défi de construire des gradins rapprochés, ce qui crée, selon les supporters et de nombreux joueurs, une atmosphère particulière et vibrante.
Les quelques mètres qui séparent la pelouse des tribunes permettent une grande proximité entre les spectateurs et les joueurs, rendant unique l’expérience de la pression qu’exercent les premiers sur les seconds pour donner le meilleur d’eux-mêmes.
A l’ère des selfies et des live, il n'est pas surprenant que dans ces conditions, les vidéos colorées des supporters de Boca Juniors influencent les fans du monde entier.
La presse internationale ne tarit pas d’éloges sur ce temple du football. Elle estime que voir un match entre Boca Juniors et River Plate dans la Bombonera est "l'expérience sportive la plus intense du monde" et que le classico de Buenos Aires est « l'un des 50 événements sportifs à voir avant de mourir" !
La Bombonera est aussi l’un des rares stades de football qui aura un long-métrage dédié à sa gloire, qui sortira dans les mois à venir. Le Trailer d’une minute disponible sur la toile donne une idée assez précise de l’histoire du stade. On y voit apparaître différentes figures historiques du club de Boca.
Dans la bande d’annonce, l'image de Maradona au faîte de sa gloire revient comme un leitmotiv. Le défunt était connu pour la grande affection qu’il vouait à son club d’origine.
Le moment le plus émouvant est sans doute celui dans lequel la voix-off, la gorge nouée par l’émotion, dit : " peut-être que vous voulez revenir (à la Bombonera) dire au revoir à quelqu'un", en allusion à Maradona.