Dans la cité portugaise, l’ancienne médina ou le Mellah, les traditions ramadanesques diffèrent des autres quartiers et sont précieusement conservées, puisque les habitants de cette partie d’El Jadida restent fidèles aux rituels et coutumes.
Parmi les anciens de ce quartier, Hajja Amina Jabrane, une octogénaire, qui a passé toute sa vie dans la cité portugaise et conserve précieusement les recettes des grand-mères.
"Je tiens à préparer moi-même tous les délices nécessaires durant ce mois sacré", dit fièrement Hajja Amina, soulignant que sa fille l'aide dans la préparation du pain à l’orge ou au blé, des Briouates, du Berguir, Msemen et autres galettes.
"Dans ce quartier, nous nous sommes habitués à préparer plusieurs recettes traditionnelles notamment les plats préférés de tous à savoir les sardines et la Harira, préparés de façon quotidienne, outre le café localement confectionné à l’aide de plantes", ajoute Hajja Amina.
Pour cette femme originaire de Ouled Frej, il est primordial de conserver les méthodes anciennes dans la fabrication et la préparation des plats et recettes traditionnelles.
Cette cité se caractérise par la présence de nombreuse familles jdidies qui sont attachées aux rituels ramadanesques liés à l’échange de visites, l’organisation de soirées ramadanesques et la distribution de denrées alimentaires au profit des ménages dans le besoin.
Avant la propagation du coronavirus, la cité portugaise a connu un grand mouvement culturel suite à l’ouverture de plusieurs galeries notamment la galerie Chaabia Talal, la galerie Abdelkbir Khatibi et le théâtre de la cité portugaise.
De son côté, Ibrahim Kaliî, l’un des habitants de la cité portugaise se remémore ses beaux souvenirs d’enfance liés au mois sacré dans cette ville.
"Même si je n’habite plus le quartier, je tiens à y retourner régulièrement, car c’est ici que je me sens parmi les membres de ma famille, des personnes avec lesquels j'ai grandi et je partage nombre de souvenirs", dit-il.
Malgré les grandes mutations qu’a connue la cité portugaise ces dernières années liées à l’ouverture de snacks et de kiosques, les habitants restent fidèles à leurs traditions ancestrales.
Pour les habitants de la cité portugaise, ce mois sacré a une grande portée morale et spirituelle et constitue un point de repère pour des rencontres entre membres de la famille et des amis et le renforcement des principes de la solidarité, d’ouverture et de tolérance.