Fondée en 245 de l'Hégire (859-860 JC), par Meryem Al-Fihrya, la mosquée surplombant Bab Ftouh et la médina de Fès, est séparée par une rive de sa contemporaine la Quaraouiyinne. Il a donné son nom au quartier qui l’abrite.
Etalée sur une superficie de 4000 m2, elle accueille près de 5.000 fidèles. Cette mosquée était une destination des étudiants avant la fondation des écoles Sehrij et Sbaayine la jouxtant.
Grâce aux bons soins du calife Omeyade, la mosquée fut complétée d'un minaret (345 hégire/956), couvert de sculptures sur plâtre et d'un sanctuaire composé de six nefs recevant de l'eau en abondance par une rigole, le canal masmouda, dit "saguiat masmouda".
C’est Abou Youssef Yaacoub, le troisième calife, qui construira, par la suite, en bois de cèdre la grande porte monumentale de Bab Lahfa, la fontaine sur la galerie nord, l'entrée des imams et la salle d'ablution. Ainsi, la mosquée Al Andalous est, à l'exception de son minaret une œuvre du quatrième calife almohade Mohamed Annasir.
L'empreinte Mérinide touche le sanctuaire restauré au début du XIIe siècle par les Almohades et la fontaine du Sahn. Tout fidèle peut y pénétrer en choisissant l'une des sept portes. L'entrée principale est "Bab Lahfa" (porte des pieds-nus).
Elle est faite de bois et de fer forgé. Monumentale, sa forme est unique pour une mosquée. Les autres sont "Bab Al Yasmina" qui donne sur le patio et à la fontaine, "Bab Assbaayyin" pour la salle des prières, "Bab Oued Aboud", "Bab Assamaa", "Bab Assalihin" et, une entrée réservée aux femmes.
Le "sahn" (cour et patio), entouré d'arcades est trapézoïdal. Il est le chemin qui mène à la salle des prières et à l'oratoire. Passant par les galeries carrelées en Zellij, le regard croise au milieu d'une allée une vasque lobée en marbre blanc.
La salle des prières est d'une grande simplicité. Elle est constituée d'une quinzaine de nefs et possède deux bibliothèques en bois sculpté. Le mihrab est riche en sculpture sur plâtre et se trouve au-dessous d'une coupole ornée de claustras magnifiques.
La mosquée a été connue par l’afflux des Oulémas de tous bords, qui enseignaient leurs savoirs et connaissances à des étudiants venus de toutes les régions.
Aujourd'hui, elle occupe toujours une place de choix chez la population fassie, qui la considère parmi les édifices religieux de premier rang, juste après Al Quaraouiyine.