Cette pratique a pris de l’ampleur ces dernières années dans la Botola Pro, les clubs préférant ainsi faire des entraineurs des boucs émissaires au lieu d’aller chercher la source du mal, ce qui met davantage de pressions sur les coachs dont les résultats sont le seul avocat face à toutes les critiques.
Tantôt sous prétexte du manque de résultats, tantôt en raison de l’insatisfaction du public ou encore de la non atteinte des objectifs tracés au départ, les clubs de la Botola semblent avoir tout mis en œuvre afin de rectifier le tir le plus tôt possible, coûte que coûte, quand bien même l’entraineur en payera le prix.
Certes, il est tout à fait légitime de tenter de remettre le train sur les rails avant qu’il ne soit trop tard, mais il est évident que l’entraineur n’est pas dans la majorité des cas le seul responsable des mauvais résultats signés.
Il va sans dire que la séparation avec un entraineur et l’engagement d’un autre impacte financièrement le budget des clubs, ce qui interpelle quant aux critères de choix des entraineurs et la responsabilité qu’assument les commissions chargées de cette tâche.
Si Juan José Maqueda Sanchez fut le premier à ouvrir le bal dès décembre dernier après avoir quitté le navire du Moghreb de Tétouan (MAT), Jamal Sellami a été le dernier à jeter l’éponge, après avoir réussi l’exploit de remporter le titre de la Botola Pro D1 la saison écoulée avec le Raja de Casablanca, se qualifier aux demi-finales de la Ligue des Champions, à la finale de la Coupe Mohammed VI des clubs arabes champions, mais aussi aux quarts de finale de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF), édition 2020-2021.
Le club de la Colombe blanche avait nommé Youness Belahmar à la tête de la barre technique du club, mais il n’a disputé que deux matches avec le MAT pour se voir remplacer par Jamaleddine Drideb.
Entre temps, la valse des entraineurs a battu son plein et atteint son paroxysme lors de la 8è journée avec 8 entraineurs licenciés en autant de journées, ce qui en dit long sur la stabilité technique des clubs marocains et la pertinence des choix opérés par leurs responsables.
L’AS FAR s’est séparée de son côté d’Abderrahim Taleb, en cinq journées seulement, avant de le remplacer par le Belge Sven Vandenbroeck, qui a réussi à redresser la barre du club militaire qui occupe actuellement la 3è place du classement général.
Khalid Fouhami a également fait ses valises à Zemamra, en mars dernier, lui qui avait suppléé à Mohammed Ismaili Alaoui, mais ce dernier a retrouvé son poste après le limogeage de Fouhami.
Abdellatif Jrindou a payé lui aussi le mauvais début de la Botola Pro D1 avec le Moghreb de Fès. Le club de la cité spirituelle du Royaume a fait signer l’entraineur argentin Miguel Angel Gamoundi, ancien coach du Hassania Agadir et du Wydad de Casablanca.
Le Rapide Club Oued Zem (RCOZ) a, de son côté, mis fin au contrat le liant à l’ancien international marocain Youssef Fertout après seulement 7 journées. Le RCOZ, lanterne rouge avec seulement une seule victoire à son compteur cette saison, est dirigé actuellement par le technicien Fouad Sahabi.
Pour sa part, le Hassania Agadir s’est séparé de son entraineur tunisien Mounir Chbil et s’est attaché les services de Reda Hakam, qui a conduit le club soussi à la 5è place du classement provisoire, ex-aequo avec le Mouloudia d'Oujda (MCO) et l'Ittihad de Tanger.
Le MCO a, lui aussi, remercié son entraineur Abdeslam Ouaddou dans une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre, avant de désigner le Français Bernard Casoni en tant que nouvel entraineur.
Pas loin d'Oujda, la Renaissance Berkane a, elle aussi, changé d'entraineur cette saison, après la démission de Tarik Sektioui, qui a conduit pourtant le club à son premier sacre africain en Coupe de la Confédération africaine de football (CAF). Pedro Ben Ali a pris les rênes du club de l'Oriental qui peine encore à retrouver son rythme de croisière, tant en Botola Pro tant en coupe de la CAF.
Et pour finir, le Raja de Casablanca, l’un des ténors du football marocain, a nommé le Tunisien Lassaad Chabbi, la semaine écoulée, en tant que nouvel entraineur du club casablancais, en remplacement de Jamal Sellami, démissionnaire.
Lassaad Chabbi, ancien coach de la formation tunisienne de l'US Monastir, a signé avec les Verts un contrat qui court jusqu'à la fin de la saison, renouvelable.
Changer n’est pas gagner. D’autant plus que plusieurs clubs n'ont pas réussi à redresser la barre après avoir engagé un nouveau coach, alors que d'autres ont préféré maintenir leur staff technique et ne pas céder à la pression du public.