Pour le deuxième ramadan d’affilée, les fidèles sont contraints, une fois de plus, de vivre le mois sacré sous restrictions imposées par la nécessité de lutter contre cette pandémie qui résiste et s’adapte en dépit des efforts colossaux déployés pour s’en débarrasser.
Au Gabon, le ramadan de cette année coïncide avec une deuxième vague plus virulente et plus meurtrière ayant obligé les autorités à durcir les mesures de prévention avec notamment un couvre-feu de 18h à 5h00, rendant impossible le rituel nocturne ramadanesque sur les terrasses du Café, outre la nécessité de faire des courses avant 16H, heure de fermeture des grandes surfaces et restaurants pour permettre aux employés de rentrer chez eux.
Au volet cultuel, seule exception par rapport au Ramadan de l’année précédente est la possibilité d’accomplir la prière du vendredi dans les mosquées tout en respectant les mesures barrières et le nombre limité pour les rassemblements (30 personnes).
En fait, les autorités ont, depuis quelques mois, autorisé aux différentes confessions composant la société gabonaise d’accomplir une fois par semaine leur rite dans les lieux de culte, tout en veillant au strict respect des mesures et en s’engageant à sensibiliser les fidèles sur l’importance primordiale de ces actes de civisme en temps de pandémie.
A cet égard, le président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), l’Imam Oceni Ossa a tenu à inviter les fidèles à observer le jeûne en manifestant leur "piété" mais sans excès sous prétexte de spiritualité. "Pas d’excès dans l’accomplissement des actes cultuels. Quel que soit notre degré de religiosité, le Coran nous interdit tout comportement suicidaire en déclarant ce qui suit dans le chapitre 2, verset 195", a-t-il lancé dans son discours à l’adresse des musulmans du Gabon à l’occasion de l’avènement du mois sacré.
Côté société, les restaurants et les membres de la communauté musulmane ont jeté leur dévolu sur le service de la livraison à domicile. Ainsi, nombre de personnes notamment celles qui sont dans l’incapacité de préparer chez eux les mets et pâtisseries singularisant ce mois ont pu comme le cas des Marocains du Gabon, déguster les +Harira+, +chebakia+, +Sellou+ et +Msen+ à domicile.
Un réconfort qui ne remplacera sans nul doute les tables ramadanesques permettant à la diaspora musulmane de se rassembler et d'échanger dans un climat de gaieté empreint de piété marquant ce mois béni. Moins encore, les jogging ou les matchs de football qui se déroulaient au bord de mer de la capitale Libreville à quelques minutes de l’appel à la prière du Maghreb.
Restant toujours optimistes et croyant en la nécessité de ces sacrifices pour vaincre cet ennemi très redoutable, les fidèles placent leur foi en Dieu, en L’implorant de voir cette pandémie endiguer le plus vite possible et de retourner à la vie normale dans les plus brefs délais.