Le football marocain a connu des cas similaires de décès de joueurs sur les terrains, dont celui de Youssef Belkhouja du Wydad Casablanca, Jaouad Akdar du Hassania Agadir et de Adil Etakradi de l’Olympique Khouribga.
Le défenseur du Wydad, Youssef Belkhouja est décédé subitement sur la pelouse du Complexe Mohammed V de Casablanca en 2001, lors du match contre le Raja Casablanca comptant pour la demi-finale de la Coupe du Trône, tandis que Jaouad Akdar est mort en 2012 à l’âge de 28 ans à l’issue du match ayant opposé son équipe du Hassania Agadir au Kénitra AC.
Le milieu sportif national a été endeuillé par la perte, le 4 novembre 1997, du joueur Adil Etakradi au cours d’une séance d’entraînement avec son équipe de l’Olympique Khouribga, un décès attribué à une crise cardiaque.
La mort subite est devenue une source d’inquiétude pour les joueurs à travers le monde et une préoccupation pour les médecins et les spécialistes du domaine du sport, en particulier du football, qui assistent à une augmentation du taux de mortalité sur les terrains.
La recrudescence de ce phénomène au cours des dernières années a poussé la FIFA à demander aux pays membres d'intensifier les examens cardiologiques pour les joueurs, afin de s'assurer de leur capacité de pratiquer le sport dans de bonnes conditions.
L'instance du football international a également indiqué être disposée à examiner les propositions relatives à étendre son programme à tous les championnats internationaux, en particulier en 2011 après le décès d'Antonio Puerta qui jouait au sein du FC Séville et de l'équipe d'Espagne à l’âge de 22 ans et après lui, avec un jour d'écart, de l'attaquant zambien Chaswe Nsofwa décédé au cours des entraînements de son équipe.
Ces pertes subites ont poussé les spécialistes de la médecine du sport et les cardiologues de conclure que ce phénomène qui intervient durant les matchs, les entraînements ou lors de la pratique sportive d'une manière générale est lié à l'effort intensif et à certaines maladies qui provoquent des crises cardiaques, comme la coronaropathie.
A cet égard, le docteur Nabil Boujid, spécialiste en médecine du sport, a expliqué que les causes du phénomène de la mort subite chez les athlètes en général sont multiples et surviennent souvent lors de compétitions, que ce soit dans le football ou dans d'autres sports qui demandent de gros efforts, et dans une moindre mesure lors de l'entraînement.
Dans une déclaration à la MAP, il a indiqué que parmi les principales raisons de ce phénomène, qui a touché ces dernières années de nombreux milieux sportifs au Maroc, est la négligence de nombreux clubs à avoir les dossiers médicaux des sportifs, notamment de haut niveau, qui leur permettent de suivre leur état de santé, l'évolution de leur performance et leur endurance, et surveiller leurs maladies, le cas échéant, qui se développent avec l'âge.
Selon ce spécialiste, le dossier médical comprend des examens cliniques et biologiques, des tests cardiaques et artériels, y compris des électrocardiogrammes, et d'autres examens, ainsi que des analyses périodiques qui sont menées sous la supervision d'un médecin spécialiste montrant d'éventuelles anomalies des muscles cardiaques et des artères coronaires qui apparaissent souvent avec l'âge et sont difficiles à détecter plutôt.
Il a relevé que la mort subite parmi les sportifs, en particulier dans des sports intenses comme les arts martiaux et l’haltérophilie, peut être expliquée par le recours aux stéroïdes pour améliorer les performances, une pratique qui exerce une pression accrue sur le cœur et les artères et peut les altérer.
Le docteur Boujid a souligné que ce phénomène, qui préoccupe de plus en plus les sportifs et le staff médical des équipes, survient pendant ou après le match ou l'entraînement, estimant impératif que le personnel médical ne quitte pas les stades avant le départ des joueurs, étant donné qu'une crise cardiaque peut surprendre n'importe quel joueur ou athlète une heure après la compétition.
Il juge aussi nécessaire la mise à disposition d'une ambulance sur le terrain même après la fin de la rencontre qui dispose de l'équipement nécessaire pour intervenir pendant le transfert vers l'hôpital.
Plusieurs cas de morts subites ont fait couler beaucoup d'encre, notamment celui du joueur anglais David Longhurst en 1990 lors d'un match de Premier League, du Camerounais Marc-Vivien Foé à l'âge de 28 ans au cours d'un match de l'équipe nationale en 2002 en France et de la star du football tunisien et de l’Espérance de Tunis, Hedi Berrekhissa en 1997.