Dans un communiqué, la DIDH a relevé que le rapport apporte une nouvelle preuve quant au bien-fondé des reproches que les autorités marocaines avaient émis sur la méthodologie de travail d'AI en ce sens que ses rapports sur la situation des droits de l'homme au Maroc sacrifient les normes d'objectivité sur l'autel des jugements de valeur. Ces rapports reprennent des accusations et des allégations dénuées de tout fondement et de toute justification du point de vue tant des faits que des preuves, a expliqué la délégation.
Ce constat, souligne-t-elle, démontre une fois de plus qu'Amnesty s'appuie sur des versions des faits unilatérales qui ne reflètent que le point de vue des rapporteurs et de leurs sources, ignorant à dessein les acquis et les réalisations du Royaume dans le domaine des droits de l'Homme.
Tout en prenant note du fait qu'Amnesty continue de faire fi du principe de neutralité en véhiculant une position politique hostile faisant état de violations des droits humains dans les provinces du sud du Royaume, les autorités marocaines rappellent que la Minurso est une mission des Nations unies chargée du maintien de la paix et du contrôle du cessez-le-feu, conformément à la résolution 2548 qui s'inscrit dans le cadre du chapitre VI de la charte de l'ONU. Elle fait partie des missions dites de "première génération", sans détenir un mandat de monitoring des droits de l'Homme en l'absence d'une situation spécifique qui impliquerait l'adoption de telles mesures.
De plus, Amnesty fait fi des rapports du Conseil de sécurité et du système onusien des droits de l'homme qui n'ont eu cesse de saluer le rôle joué par le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) et ses commissions dans les provinces du sud, ainsi que par l'Institution du médiateur et de sa délégation dans cette région en ce qui concerne la protection et la promotion des droits de l'homme, souligne le communiqué.
Les autorités marocaines s'étonnent de l'évaluation qu'Amnesty a tenté de véhiculer sur l'application de l'état d'urgence sanitaire, alors que le rapport traite d'une période exceptionnelle qui a contraint l'ensemble des pays du monde, le Maroc compris, à prendre les mesures préventives nécessaires pour contrer la pandémie tout en préservant les droits et libertés fondamentales sans les restreindre comme le prétend AI, a fait observer la DIDH. La limitation de certains droits pour préserver des droits suprêmes est un acte légitime en vertu des chartes et normes internationales des droits de l'homme.
Les autorités marocaines relève en outre que les individus faisant l'objet des allégations de l'Organisation ont été poursuivis pour leur implication présumée dans des actes criminels relatifs à des affaires de droit commun et que les dossiers de certains d'entre eux ont été tranchés par la justice ou sont en cours de traitement, soulignant que la qualité ou l'activité de certains d'entre eux ne leur offre aucune immunité. Ainsi, les conclusions et les interprétations de l'Organisation à ce sujet s'apparentent à des tentatives d'influencer sur le travail d'une autorité indépendante.
Cette orientation est confirmée par le fait qu'Amnesty International insiste sur un cas en particulier, bien que les autorités compétentes lui ont fourni toutes les données explicatives sur ce sujet qui fait toujours l'objet d'une enquête judiciaire.
Les autorités marocaines soulignent également que les allégations de l'Organisation au sujet de la situation de certains détenus sont dénuées de tout fondement d'autant plus que le rapport ne présente pas suffisamment de faits et de données fiables qui renferment des preuves et indications justifiant les recommandations formulées par AI.
Les autorités exhortent l'Organisation à se départir de sa politique de deux poids deux mesures lorsqu’elle traite, de manière "timide", la situation des droits de l’homme des Marocains séquestrés à Tindouf en Algérie, indiquant que ce rapport se contente de pointer du doigt l’inaction continue du "polisario" par rapport aux responsables des violations des droits de l’homme dans les camps au cours des dernières décennies.
Ce rapport n’a mentionné qu’un seul cas de violation sans pour autant se soucier des violations quotidiennes des droits de l’homme et de la réalité déplorable que vit la population des camps à cause de la séquestration et du détournement des aides humaines qui lui sont destinées, a précisé le communiqué, relevant que AI aurait dû inclure le volet des violations graves des droits de l’homme au sein des camps dans la section du rapport consacrée à l’Algérie puisqu’il s’agit de l’Etat responsable de ces violations relevées par les différents mécanismes onusiens des droits de l’homme.
Les autorités marocaines appellent AI à revoir sa méthode de traitement de la situation des droits de l’homme au Maroc et accueille favorablement les rapports objectifs des Organisations non-gouvernementales qui reflètent une image réaliste et se veulent une collaboration sérieuse à la consolidation et à la promotion des droits de l’homme dans le Royaume, conclut le communiqué.