Alors que les restrictions mises en place en Afrique du Sud sont actuellement à leur niveau le plus bas, les inquiétudes s'accentuent de plus en plus dans le pays arc-en-ciel qui s'attend à une troisième vague de contaminations au coronavirus durant le mois de mai, qui marque le début de l'hiver austral.
Dans ce contexte, l'ambiance ramadanesque habituelle fera défaut, surtout dans les villes qui abritent une large communauté musulmane comme le Cap (au sud-ouest) et Durban (à l'est). Ainsi, en ces temps hautement imprévisibles, le maître mot sera l'adaptation à la nouvelle norme imposée par la pandémie.
Samir, un ressortissant marocain qui vit en Afrique du Sud depuis 2005, a confié à la MAP que cette année aussi, le Ramadan ne sera pas facile face aux restrictions qui sont toujours en place, notant que beaucoup de choses ont changé depuis la détection du coronavirus.
«Même si les restrictions ont été assouplies récemment suite à la baisse des infections à la Covid-19, les mesures de prévention recommandées de distanciation sociale constituent toujours un obstacle pour vivre pleinement l'ambiance ramadanesque», a-t-il déploré.
Marié et père de quatre enfants, Samir a souligné également que les mosquées devront accueillir la moitié de leur capacité alors que les prières d'Attarawih, qui sont emblématiques des soirées de ce mois sacré, seront écourtées pour éviter toute transmission du virus.
En revanche, a-t-il dit, les traditions culinaires marocaines seront certainement présentes pour rester fidèle à l'esprit et au cadre que toute famille marocaine expatriée essaie de reconstituer durant ce mois béni.
Même loin de la mère patrie, les différents mets succulents qui garnissent la table marocaine durant le Ramadan seront servis, y compris les inséparables «Harira» et «chebakia», «Sellou», «Msemmen», les dattes, les figues sèches et le lait, a-t-il assuré.
La gastronomie est ainsi un moyen pour les Marocains, les maghrébins et même les autres communautés de confession musulmane installées en Afrique du Sud pour se ressourcer et garder le moral en ces temps difficiles.
De son côté, Bouchta, propriétaire d'un restaurant spécialisé en cuisine marocaine dans la ville touristique du Cap, a affirmé que le Ramadan a toujours constitué une occasion spéciale pour revisiter son menu en proposant un choix de plats authentiques variés afin de satisfaire tous les goûts.
Assurant que toutes les précautions sanitaires imposées par les autorités locales seront respectées par son établissement, il n'a pas caché son inquiétude quant à la baisse de son activité commerciale face à la troisième vague de coronavirus qui semble imminente.
Certes, beaucoup d'habitudes et d'activités pratiquées jadis durant le Ramadan ne seront plus possible, mais cette situation exceptionnelle devrait offrir l’opportunité de découvrir les valeurs essentielles et le sens profond de ce mois sacré. C’est que si le Ramadan est synonyme de chaleur familiale et de convivialité, c'est aussi un mois de piété, de recueillement et de spiritualité.
Quant aux expatriés qui sont condamnés à passer ce mois sacré loin de leurs familles, après l'interdiction des vols en provenance de l’Afrique du Sud en raison du nouveau variant sud-africain, ils n'ont d'autres choix que de s'adapter à cette nouvelle donne qui a bouleversé toute l’humanité.