Le pays d'Asie du sud, communément appelée "La pharmacie du monde", contribue à hauteur de 60% à la production mondiale de vaccins et fournit plus de 43% des médicaments génériques utilisés dans le monde, grâce à une panoplie de sociétés pharmaceutiques au nombre d’environ 5.000 unités.
En fait, plusieurs sociétés internationales ont jeté leur dévolu pour la production du vaccin anti-Covid19 sur l’Inde qui en temps normal, produit plus de 2 milliards de doses par an, tous types de vaccins confondus.
Dans ce cadre, le fameux laboratoire britannique AstraZeneca en coopération avec l'université d'Oxford avait signé un accord avec le premier fabricant mondial de vaccins en termes de volume, le Serum Institute of India (SII), dont le but de produire plus de 300 millions de doses de vaccin d'ici juillet prochain.
Un accord à même de satisfaire les besoins d'une panoplie de pays à travers le monde bien que le SII, gigantesque complexe où est produit le vaccin AstraZeneca sous le nom de "Covishield", ait exhorté récemment les gouvernements étrangers à faire preuve de patience dans l'attente de leur approvisionnement en vaccins anti-Covid-19, affirmant qu'il avait été chargé de "donner la priorité aux besoins de l'Inde".
Outre l'AstraZeneca, le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson s’est engagé la semaine dernière à produire en Inde 1 milliard de doses de vaccin contre le Covid-19 d'ici fin 2022 en coopération avec la société indienne, Biological E.
Cette annonce a été faite lors du sommet virtuel du groupement du Dialogue quadrilatéral sur la sécurité (Quad), composé des Etats-Unis, du Japon, de l'Australie et de l'Inde.
"C'est un objectif ambitieux si l'on prend en considération que les vaccins à travers le monde sont actuellement limités à quelques centaines de millions", a considéré à cet égard un haut responsable au ministère indien des Affaires étrangères, Harsh V Shringla.
De même, le Fonds souverain russe (RDIF) a annoncé récemment avoir conclu un accord avec la société pharmaceutique indienne, Virchow Biotech, pour assurer la production en Inde de 200 millions de doses du vaccin anti-Covid19, Spoutnik V.
"Le transfert de technologie doit être achevé au deuxième trimestre 2021, et sera suivi de la mise en production commerciale à grande échelle", a indiqué dans un communiqué le RDIF, qui a financé en partie le développement du vaccin et négocie les accords de production à l'étranger.
L'annonce fait suite à des accords similaires entre le RDIF et les sociétés pharmaceutiques indiennes Gland Pharma, Stelis Biopharma, Hetero Drugs et Dr Reddy's, qui s'attend à ce que le vaccin Spoutnik V obtienne l'approbation des autorités indiennes compétentes dans les prochaines semaines.
Selon des médias, Moscou veut diversifier les sources de production pour son vaccin, ses propres capacités étant encore limitées et dédiées en priorité à l'approvisionnement de la population russe.
Une autre société rentre de plein pied dans le marché de production des vaccins anti-covid19 à savoir le groupe américain Novavax, qui s’est associé avec le SII en vue de lancer un vaccin baptisé "Covovax" d'ici septembre prochain.
"Covovax, qui a été testé contre les variants africains et britanniques de Covid-19, a fait état d’une efficacité globale de 89%", selon le PDG du SII.
Outre ces vaccins fabriqués en Inde en partenariat avec des géants mondiaux de l’industrie pharmaceutique, il sied également de citer ces vaccins "Made in India" à 100%.
Il s’agit de Covaxin de la société indienne Bharat Biotech approuvé par le gouvernement et utilisé aux côtés de Covishield dans l’actuelle campagne de vaccination en Inde. A cela s’ajoute ZyCoV-D de la société Zydus et Genova, tous deux toujours en 2e phase d’essais cliniques.
Cet afflux des investissements étrangers s’explique en partie par les efforts de la troisième économie de l’Asie visant à relancer une économie en berne qui prévoit une contraction record de 4,5% en 2020-2021.
Dominé à 95% par les médicaments génériques, le secteur pharmaceutique indien est susceptible de passer à une industrie de 65 milliards de dollars d’ici 2024 puis à 120 milliards de dollars à l’horizon 2030. Seul bémol, selon des experts, demeure la dépendance du pays à la Chine en termes d’approvisionnement en Ingrédients pharmaceutiques actifs (API) vu que l’Inde en importe plus de 70% de ces matières premières pharmaceutiques.