Dans un article intitulé "Avec un peu de raisonnement au sujet du Sahara marocain ... L'unité du Maghreb commence" de son auteur Talaâ Saoud Al-Atlassi, la publication se demande dans son édition à paraître jeudi si "n’y a-t-il pas des gens raisonnables en Algérie".
"Oui, il existe. Mais, il semble qu'ils soient engagés dans ce qui pourrait être considéré comme une grève du silence: par coercition, honte ou insouciance quant à l’orientation de l'Algérie", estime le journal.
Il affirme que des personnalités ayant servi le régime algérien, ont reconnu explicitement ou implicitement, lorsque leur conscience maghrébine s'est réveillée, l'intérêt de l'Etat algérien à mettre fin à ses manoeuvres hostiles contre le Maroc.
Ces personnalités pratiquent maintenant un silence qui pourrait être interprété comme une rupture avec la politique de leur Etat, ajoute l’auteur de l’article, citant "feu Moujahid Lakhdar Bouqaraa, l'un des chefs de la guerre de libération algérienne.
L'auteur de l'article rappelle à cet égard que le défunt a été interpelé pendant huit mois, dans ce qui pourrait ressembler à une rupture avec l'une des rares artères vivantes qui relient le présent de l'Algérie à son histoire de libération et à son espace maghrébin.
Bouqaraa est sorti de prison, fatigué de l'oppression des "proches", avant que son immunité ne s'affaiblisse face à l'attaque du "virus" jusqu'à sa mort, regrette M. Saoud Al-Atlassi.
Il fait observer que Lakhdar Bouqraa était l'un des défenseurs de la cause maghrébine en Algérie, au côté de dizaines de personnalités qui s'activaient sur la scène politique algérienne pendant des décennies. Ces personnalités n'osent pas briser le silence aujourd'hui, certaines d'entre elles étant anxieuses, tandis que la plupart sous la contrainte ou la colère, déplore l'auteur de l'article.
Il relève que les généraux ont offert la présidence du pays à un président qui a passé la deuxième décennie de son "règne" malade, puis inapte. Maintenant, ils ont remis le "pouvoir" à un autre président qui souffre d'une double faiblesse: Maladie déclarée et incapacité apparente à assumer le fardeau d'un régime en crise, explique-t-il.
La publication souligne que de nombreux bureaux d'études européens et américains ont analysé et détaillé les crises de l'Algérie: la crise d'un État affecté par les conflits et les intrigues de ses patrons, les généraux, et la crise d'une société qui manque de tout et qui se soulève aujourd'hui pour ses droits à la vie et à la dignité.
Le journal estime que la crise économique structurelle résultant de la chute drastique des recettes des hydrocarbures, principal levier de l'économie algérienne qui n'a pas su développer ou diversifier ses sources de revenus, a mis l'Etat dans l'incapacité de satisfaire les besoins alimentaires des citoyens. S’y ajoute l'incapacité à répondre aux revendications du respect des droits fondamentaux du peuple algérien, ce qui a exacerbé la crise de confiance croissante en l'Etat lui-même et en l'avenir du pays, aussi bien de la part de la société algérienne, du voisinage régional que des acteurs internationaux, indique-t-il.
Pour lui, il aurait été préférable que les sages d'Algérie créeraient un espace ou une plate-forme pour que leurs voix soient entendues. Dans ce cas, le premier conseil à donner à ceux qui parlent au nom de l'État algérien, ces voix provocantes, est de se taire, car ils ne font qu'accroître les préjugés et la haine contre le Maroc, argumente l’auteur.
D’après lui, c’est justement ce qui empoisonne et paralyse la capacité du pouvoir algérien à réaliser que le Maroc est immunisé et assez fort pour préserver son intégrité territoriale et son unité nationale, avec tous les ingrédients et moyens de cette immunité et de cette force.
La publication met également en lumière l'incapacité d'Alger à faire face aux changements géostratégiques dans le monde et dans la région, soulignant que ces transformations montrent que les puissances mondiales n'encourageront pas l'Algérie et ne permettront pas la création d'un État qui en dépend, dans la région du Sahel et du Sahara, une zone où prolifèrent les mouvements séparatistes, terroristes et criminels.
Ces pays "ne permettront pas plutôt que tout ça soit dirigé contre le Maroc", souligne le journal, notant que la récente résolution du Conseil de sécurité de l’ONU reflète cette volonté internationale de mettre fin au conflit autour du Sahara marocain à travers l'initiative de paix marocaine.
Pour le quotidien, les parties aux conflits internationaux, qui font rage et s'aggravent de jour en jour et d’un événement à un autre dans le but de reformuler et de définir les positions et les rapports de force dans le monde, ont des intérêts forts et effectifs avec le Maroc, "soit parce qu'il est un allié, un ami, ou du moins il a la volonté de coopérer et regorge des atouts pour en faire".
Le Maroc est ouvert à toutes les parties: les États-Unis, l'Union européenne, la Russie, la Chine et la Grande-Bretagne, fait remarquer M. Saoud Al-Atlassi, expliquant que ces puissances voient bien ce que le Maroc leur offre en matière de coopération très avantageuse dans les domaines de la stratégie, de la sécurité, de l'économie et du commerce.
Ces pays considèrent aussi le Maroc comme un Etat stable qui a posé les soubassements solides pour son développement socio-économique, fait observer l’auteur, évoquant les déclarations récentes du président de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au Parlement européen, Andrea Cozzolino, qui a affirmé que "le Maroc reste le seul partenaire stable et fiable de l’Union européenne dans toute la région sud-méditerranéenne".
D'autre part, le journal met en avant le "test contraignant" que le Maroc a subi avec la pandémie de Covid-19 qui a changé le monde, notant que cette crise sanitaire a été l'occasion de prouver l'immunité de l'Etat marocain et sa capacité à protéger le droit à la vie de son peuple.
Il s’agit aussi de limiter, réduire, voire absorber, les effets néfastes de la pandémie sur les secteurs socio-économiques vitaux, relève-t-il, précisant que Bank Al-Maghrib table sur un taux de croissance de 5,3% de l'économie marocaine cette année.
Par contre, l’Etat algérien est désorienté, souffre toujours de ses crises, et en manque de moyens pour s'adapter aux secousses que connaissent actuellement le monde et la région, indique la publication, affirmant qu’Alger ne peut pas séduire la communauté internationale par son offre faible et déconnectée du contexte régional et mondial sur les plans politique, stratégique économique.
En outre, l’auteur évoque le dernier "effort politique" consenti par l'Etat algérien, rappelant que cette manœuvre inutile a été orchestrée par le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum, à travers la manipulation du gouvernement du Kenya au sein du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, pour publier un communiqué qui va à l’encontre des décisions de l'UA et son approche adoptée depuis le retour du Maroc à cette organisation continentale.
Pour l’auteur, cette manœuvre est parmi "les cris de désespoir émis ces derniers mois, que ce soit de la part de M. Boukadoum de temps en temps, et lorsqu'il est en mesure de parler, ou encore de la part du président Tebboune lui-même".
Ce sont des cris qui ne sont pas dirigés par un esprit politique soucieux de l'intérêt de l'Algérie, mais plutôt guidés par la mentalité de ceux qui ne s’intéressent pas à comprendre les développements politiques et géographiques autour du pays et dans la région, argumente-il.
Il s’agit aussi, ajoute le journal, d’un "esprit" qui ne s'intéresse pas à faire face aux crises internes en ouvrant des perspectives pour une solution, dont la plus importante reste celle de l’union maghrébine, soulignant que "le Sahara marocain sera, à coup sûr, le point de départ de sa réalisation".
L’Etat algérien a besoin en urgence des gens sages afin de le protéger contre ses généraux, de leurs proches et de ceux qui profitent des crises du pays, soutiennent un mouvement séparatiste et lancent des provocations qui font monter la tension entre l'Algérie et le Royaume, conclut M. Saoud Al-Atlassi.