Selon un communiqué de la HACA, Mme Akharbach, qui intervenait dans le cadre d’un panel consacré à l’avenir des contenus audiovisuels à l’ère de la convergence numérique, a affirmé qu’au cours de cette crise inédite, il est apparu que "Informer c’est surtout réduire la complexité des faits et déconstruire la narration manipulative", notant que "de ce fait, l’apport des médias ne peut, dans le contexte de la communication globale digitalisée, se limiter à rapporter l’information, même en masse, même en continu. Cet apport englobe forcément la sensibilisation du public aux risques de manipulation, des théories complotistes et de l’infox".
Elle a, par ailleurs, relevé que "le journalisme de proximité a une valeur stratégique, notamment en période de crise, où l’inclusivité et la proximité apparaissent comme consubstantielles de la qualité de l’information".
Concernant l’apport spécifique du service public de l’audiovisuel, Mme Akharbach a rappelé que ce secteur "s’est positionné, dans l’intérêt général, comme un service d’information sanitaire fiable et de sensibilisation responsable, notamment dans un contexte d’amplification médiatique de la crise pandémique qui a suralimenté la peur publique et ouvert la voie à l’instrumentalisation", selon la même source.
Au sujet de la transition digitale des médias classiques, Mme Akharbach a déclaré que la pandémie est un nouveau moteur pour cette transition, la majorité des opérateurs audiovisuels marocains ayant déclaré à la HACA que la crise pandémique a créé un nouveau momentum dans leur mutation numérique et installé de nouveaux réflexes à ce niveau, a-t-elle expliqué, notant que les performances digitales réalisées pendant la pandémie par les médias classiques constituent "un indicateur positif de leur capacité future à se positionner dans le monde multi-écrans qui est déjà le nôtre".
En conclusion, Mme Akharbach a rappelé que la responsabilité sociale des médias est la base de leur crédibilité et que la régulation à l'ère de la communication globale sert résolument l'intérêt général.
Ce panel était constitué de MM. Nouri Lajmi, Président du régulateur audiovisuel de Tunisie, Taha Yucel, Membre du Conseil de l’instance de régulation audiovisuelle turque, Mme Elena Scaramuzzi, experte internationale dans le domaine de la réglementation et des lois de concurrence dans le secteur des médias, ainsi que M. Aynon Doyle, Directeur des études au sein de Multichoice, premier opérateur TV privé en Afrique du Sud.
Le Forum des Télécommunications et des Médias, organisé les 23 et 24 mars, a proposé divers panels et ateliers interactifs sur les expériences des instances de régulation et opérateurs de l’industrie des médias et des télécommunications issus de la région MENA en matière de politiques réglementaires et leurs rapports au phénomène de la convergence numérique dans un contexte de pandémie mondiale, selon le communiqué.
La HACA est membre de l'International Institute of Communications, un think-tank international qui a été créé il y a un demi-siècle. Il réunit des représentants gouvernementaux, organes de régulation et acteurs de l’audiovisuel et des télécommunications issus de nombreux pays sur les cinq continents, conclut le communiqué.