Après une campagne électorale concentrée dans les médias, ce scrutin sera particulier aussi bien en termes des mesures sanitaires prises par les autorités pour éviter notamment les files dans les bureaux de vote, mais aussi du nombre record des partis qui se disputeront les faveurs des électeurs.
Et le moins que l'on puisse dire c'est que les quelque 13 millions d'électeurs qui seront appelés à voter lors de ce scrutin auront l’embarras du choix entre les 37 partis en lice. Du jamais vu depuis 1922!
Mais en dépit des ambitions électorales de ces différentes formations politiques, le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) du Premier ministre sortant Mark Rutte semble bien parti pour remporter ce scrutin.
Premier dans les sondages, le VVD est crédité de 25% des voix selon le dernier sondage du média politique "Politico", ce qui lui permettrait de décrocher 40 sièges à la Chambre des représentants sur un total de 150 sièges à pourvoir, contre 32 en 2017.
Vainqueur de trois législatives de suite, le parti libéral de Mark Rutte, est en bonne position pour conforter sa place comme première force politique des Pays-Bas. Et même le scandale lié aux allocations sociales qui a précipité la chute de la coalition gouvernementale sortante ne devrait pas entamer sa popularité.
De l'avis des observateurs, cette affaire, ayant contraint le gouvernement Rutte à démissionner le 15 janvier afin d'éviter une motion de censure au Parlement, ne devrait pas avoir une influence sur les intentions de vote et les sondages le confirment.
Les critiques face aux multiples volte-face du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire et les violentes émeutes qui ont suivi l'instauration d'un couvre-feu pour contenir la propagation de l'épidémie ne devraient pas non plus freiner Mark Rutte dans son élan vers un quatrième mandat, estiment les analystes.
Au pouvoir depuis près de 11 ans, le libéral semble incarner la stabilité dans un contexte de grande incertitude. Son expérience politique, sa résilience face aux crises et sa rigueur budgétaire devraient d'ailleurs jouer en sa faveur.
Si le parti du Premier ministre sortant est le grand favori de ces législatives, une inconnue demeure: Est-ce que l'extrême droite est capable de réaliser une percée dans ce scrutin?
Son chef de file Geert Wilders, dont le parti xénophobe et europhobe PVV est actuellement la deuxième force politique aux Pays-Bas, compte déjouer les pronostics et détrôner Mark Rutte.
Ce parti continue d'être en bonne position dans les sondages avec 14% des intentions de vote, derrière le VVD du Premier ministre sortant.
Mais une fois n'est pas coutume, l'immigration n'a pas été pas au centre de la campagne électorale aux Pays-Bas, la pandémie et ses répercussions socio-économiques ayant éclipsé tout le reste. Un facteur qui pourrait faire perdre des points à Geert Wilders qui continue de miser sur un programme anti-UE, anti-immigration et anti-islam même s'il a été poursuivi plusieurs fois en justice pour incitation à la haine et à la discrimination raciale et religieuse.
En raison de son programme radical, Geert Wilders, risque de se retrouver isolé alors que la plupart des formations politiques du pays ont dores et déjà exclu toute alliance avec son parti.
A coup sûr, la formation d'une nouvelle coalition gouvernementale s'annonce compliquée aux Pays-Bas avec une importante fragmentation du paysage politique et de plus en plus de partis qui peuvent prétendre à être représentés au Parlement.
Lors des précédentes législatives en 2017, pas moins de 208 jours ont été nécessaires pour mettre sur pied le gouvernement sortant composé, outre le VVD de Mark Rutte, des partis "l'Appel chrétien-démocrate" (CDA), "l'Union chrétienne" (CU) et "Les Démocrates 66".
Malgré les récents événements qui auraient pu éroder sa popularité, le libéral Mark Rutte reste favori à sa propre succession à la tête du gouvernement néerlandais pour un 4ème mandat de quatre ans qui risque toutefois de ne pas être de tout repos tellement les défis posés par la pandémie de Covid-19 sont nombreux.