Dans un article intitulé "Sahara marocain: Un autre passage plus rapide pour la France vers le futur" de son auteur Talaâ Saoud Al-Atlassi, la publication souligne dans son édition de jeudi que "des personnalités françaises de poids et dotées de positions institutionnelles influentes, ont pris l'initiative d'exiger la reconnaissance par l’État français de la marocanité du Sahara, à l’instar de la décision américaine. Une reconnaissance dont la France devait être l'initiatrice... car le pays est politiquement prêt pour cette reconnaissance, sachant les positions qu'elle exprime au Conseil de sécurité en faveur du choix national marocain légitime, pacifique et juste de mettre fin au différend algérien sur la question du Sahara marocain".
Le quotidien ajoute que "ces importantes personnalités françaises, dont la liste ne cesse de s'étendre chaque jour, insistent, explicitement ou implicitement, sur le grand intérêt politique et économique de la France et de sa présence active dans les trajectoires de la transformation stratégique et économique qui s’ouvrent dans le Sahara marocain et s’étendent à travers cette région vers l’Afrique".
Et de relever que "la diplomatie française peut aider à atténuer les crises internes en France en insufflant un brin d'espoir, dans une dynamique politique et économique orientée vers l'Afrique, à travers les leviers marocains. La France recroquevillée sur elle-même ne fera qu'exacerber ses crises. L’action française vers et au sein de l'Europe est d’une efficacité limitée, voire même non rentable du tout. L’Asie a été verrouillée depuis longtemps par ses Tigres. L'Amérique du Nord et du Sud est séparée de la France par un immense océan submergé de différences historiques et elle est verrouillée par Washington".
L'Afrique, à elle seule, offre à la France des opportunités d'investissement politique et économique, sur la base du win-win et le Maroc peut proposer une voie d'intégration à la France dans l'ensemble de ses dynamiques de développement variées et en expansion, en particulier celles qui sont en cours au Sahara marocain et qui s’étendent vers l’Afrique, note l'auteur de l'article.
Le Maroc se retrouve aujourd'hui dans une situation différente de celle suggérée par une ancienne image, à laquelle certains acteurs de la politique française se sont habitués. Le Maroc avance aujourd'hui avec confiance sur la voie du progrès, en dynamisant toutes ses énergies. Conscient de ses problèmes, le Maroc se rattrape et laisse derrière lui ses faiblesses. Pas à pas, calmement et de manière ferme,... le Maroc est aujourd'hui prometteur pour lui-même et pour les autres. Un Maroc qui ne supplie personne, appelle au profit ceux qui le souhaitent et l'apprécient, et de sa position d'acteur et non de quémandeur, il exprime la bienvenue à la France si elle le souhaite et voit en sa venue au Sahara marocain une utilité, ajoute la même source.
Dans son analyse de la situation actuelle en France, Talaâ Saoud Al-Atlassi a considéré qu’en perspective des élections présidentielles françaises, qui se profilent dans environ quatorze mois au printemps 2022, l'extrême droite bat les tambours de sa conquête de l’État, à travers les élections et avec beaucoup de confiance alors que son discours vire vers la normalisation; et il est même reproduit par les forces politiques françaises, dans un souci de gain électoral.
Les politiques français et toute la société française se préparent à endurer les calvaires de la campagne électorale, alors que la France mène une campagne de "vaccination sociale" contre la pandémie. La France lutte aujourd'hui pour endiguer les effets de la pandémie, biologiquement, économiquement et socialement et entamera les élections présidentielles, dans une atmosphère de tempête politique soufflant sur son régime de gauche comme de droite. Une pandémie, puis une tempête, et dans la tempête il y a beaucoup de "poussières pandémiques", écrit l’auteur.
Et de noter que ceci est trop pour un pays, surtout dans la réalité de la France qui va trop loin dans la traversée de son propre désert. Sur le tableau de bord de l'administration française, les clignotants jaunes et même rouges alertent sur des dysfonctionnements potentiels ou des dangers imminents (...) dans les domaines politique et économique. La situation économique enregistre ses pires indicateurs depuis la Seconde Guerre mondiale. La situation sociale est en crise, décimée par des tensions politiques qui se nourrissent de la détérioration du cadre de vie. En somme, l’action politique a été vidée de son essence de confiance populaire, estime l'auteur.
Et de considérer que quiconque suit quotidiennement les médias français, écoute et lit des analyses plus rudes que celles que je présente, constatera que la France se cherche toujours et et elle est confuse dans son action.
En outre, l’auteur de l’article s'est interrogé sur la position de la politique étrangère française. "Un pays qui se plaint d’une faiblesse économique, d’une frénésie politique et qui paraît socialement confus. Comment cet État va procéder en matière de politique étrangère afin de la rentabiliser au niveau intérieur? Une France, sans présence internationale active et brillante, ne sera pas la France telle que le monde la connaît et telle qu'elle se connaît ... La présence française dans le monde est entachée par les guerres et le colonialisme, principalement en Afrique et dans certains pays arabes et asiatiques. C'est une page douloureuse de ce passé qui a été tournée. Et la France a maintenu après une influence extérieure, principalement grâce à des atouts culturels, qui lui ont offert les clés d'accès à une influence politique et des profits économiques. Le monde a beaucoup changé et de nouveaux acteurs sont apparus avec des tentations et des attractions et même avec des pressions spécifiques et plus fortes.
Pour Talaâ Saoud Al-Atlassi, la France s'est retranchée face à la concurrence féroce qui faisait barrage à ses atouts. Elle a perdu ses positions de leader (...). Son immunité politique étrangère se devait de s'affaiblir et éreinter sa voix alors même qu’elle est censée résonner davantage, à l’instar de ce qui se passe au Liban où les ordres du président Macron aux dirigeants politiques n'ont pas aidé à résoudre la crise gouvernementale. Même son de cloche dans la région du Sahel et du Sahara face aux dangers croissants, les limitations de sa marge de manœuvre augurent d’une volonté de la faire sortir de la région.
S’agissant des relations entre le Maroc et la France, le quotidien affirme que le Royaume "côtoie la région à travers son Sahara, ce qui a donné et donne aux relations maroco-françaises un autre terrain d'action commune et de compréhension, en plus des domaines habituels ... ceux qui ont émergé de l'histoire ou ceux qui ont créé des ponts et des intérêts communs entre les deux pays à la faveur de la grandeur de la géographie humaine et politique qui les unissent.
Et de poursuivre que malgré les difficultés que rencontraient les gouvernements français pour maintenir l'équilibre de leurs relations avec le Maroc et l'Algérie, et malgré le chantage exercé par l'Algérie sur la conscience de la France à chaque fois que Paris se penche vers le Maroc, les relations franco-marocaines ont conservé leur vitalité et leur dynamisme. Elles passent par des écueils, traversent des virages ou remontent des pentes ... mais finissent par reprendre leur cours, évoluant en douceur dans un climat de respect et de bénéfice mutuels, dans un état pur sans complexe ni rancune.
La France est présente au Maroc, avec des préférences, dans des positions influentes et stratégiques, économiques, culturelles et sociales et elle a aussi une présence politique distinguée avec le Maroc au sein des Nations unies, alors que le Sahara marocain est en plein processus de légitimation internationale. Au sein du Conseil de sécurité, la France guidait à la voie de la sagesse pour l’adoption de la proposition d'autonomie initiée par le Maroc, qu'il s'agisse de son contenu ou de ses objectifs, comme ce fut le cas lors de la dernière résolution du Conseil, relève-t-il.
Et de conclure qu'avec la nouvelle reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara marocain, de son attractivité au sein du Conseil de sécurité et ses retombées économiques stratégiques sur la situation de la région en général, le besoin de la France sera plus pressant pour soutenir la stabilisation de la paix dans la région et y préserver ses intérêts tout en y réactivant une dynamique qualitative.