S'exprimant à l’occasion de l’ouverture du colloque international sur la digitalisation et l’action sociale organisé par l'Institut national de l’action sociale (INAS) de Tanger, Mme El Moussali a évoqué la politique publique intégrée pour la protection sociale 2020-2030, qui repose principalement sur l'assistance sociale et l'assurance sociale, l'élargissement de la couverture médicale de base, le développement des services sociaux et l'amélioration du système de ciblage des bénéficiaires des programmes d’appui social.
Pour la ministre, cette politique nécessitera, sans nul doute, des outils et des solutions digitales à même d’une part, de faciliter la mise en oeuvre de ses programmes, et d’autre part, d’améliorer la qualité et l’efficience de ces services sociaux.
Le gouvernement a tenu, à travers ses différents plans de numérisation, à fournir des infrastructures de communication solides capables de répondre aux besoins de la population dans divers domaines, notamment le domaine social, considéré comme l'un des domaines ayant le plus besoin d’un accompagnement et d’un changement des méthodes et approches d'intervention, a-t-elle ajouté, rappelant les travaux entrepris dans ce sens, à travers le Plan national de développement du haut et très haut débit, qui contribuera à fournir un environnement adéquat à la modernisation de l’action sociale et à l’accompagnement de sa transformation digitale.
La ministre a, par ailleurs, souligné les avantages que présentent les outils technologiques en termes de facilitation des méthodes de travail, d’accès à l'information, de gestion des dossiers et de développement de l'action sociale, faisant savoir que le ministère s’est attelé, durant la période de la pandémie, à lancer plusieurs initiatives et programmes visant à simplifier les procédures et à rapprocher les services des catégories en ayant besoin, à l’instar de la plateforme numérique "Khadamaty" pour l’obtention des attestations de handicap, qui a permis, en sept mois, de délivrer environ 20.000 attestations.
Pour sa part, le président de l'Université Mohammed V de Rabat, Mohamed Rhachi, a noté que l’action sociale, considérée comme l’un des piliers du développement social, se situe au confluent des politiques publiques, faisant savoir que le Maroc dispose de tous les atouts pour la réussite des actions en matière de politique sociale.
Les évolutions enregistrées par les indicateurs tels que le PIB, ou encore le nombre de salariés déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), qui a triplé durant les 20 dernières années, marquent indéniablement le progrès très significatif enregistré dans le domaine, a-t-il indiqué, relevant néanmoins que l’action sociale fait encore face à des défis, et que la digitalisation et la dématérialisation des procédures sont considérées, dans ce sens, des atouts majeurs.
Quant au président de l’Université Mohammed VI des Sciences de la santé, Chakib Nejjari, il a noté que la pandémie du coronavirus a montré que l’accélération du digital a permis de régler un certain nombre de problèmes très importants pour la société, affirmant que l’on ne peut désormais plus se passer de l’apport de la transformation digitale, car elle permet de mieux servir les citoyens.
Ce colloque international sur la digitalisation et l’action sociale, organisé les 3 et 4 mars sous le thème "La transformation digitale: levier de l’action sociale. Quels défis ?", vise notamment à mettre en avant et analyser les liens entre l’action sociale et la technologie, les possibilités offertes par les progrès enregistrés dans le domaine ainsi que les perspectives prometteuses qu’il ouvre face aux différents acteurs concernés, tout en mettant la lumière sur l'importance de la numérisation des services administratifs, notamment le métier des travailleurs sociaux.
Les interventions des experts et professeurs participant à ce colloque se pencheront ainsi sur plusieurs axes, dont la digitalisation sociale et sanitaire, la digitalisation de l’administration et l’entreprise citoyenne, la digitalisation et les collectivités territoriales, ainsi que la digitalisation, l’éducation et l’apprentissage.