S’exprimant lors d’un point presse sur le bilan 2020 et les perspectives 2021 du partenariat Maroc-UE, Mme Wiedey a noté que "2020 a été une année remarquable où nous avons travaillé ensemble d’une façon exceptionnelle et efficace et nous sommes contents et fiers du résultat qu’on a réussi".
Le Maroc a très bien réagi dès le début de la pandémie, a-t-elle dit, ajoutant que "nous ne sommes pas encore sortis de la crise mais nous commençons 2021 avec de bonnes perspectives”.
Au cœur de la crise sanitaire, l’Union s’est politiquement engagée à soutenir les efforts importants menés par l’Etat marocain depuis les premiers jours de la pandémie, a souligné la diplomate européenne.
Ainsi en 2020, avec une rapidité et une capacité de réaction exceptionnelles, l’Union européenne a effectivement débloqué les 450 millions d’euros de subventions promis, au bénéfice en particulier de secteurs vitaux, tels que la santé, la protection sociale et l’éducation, a-t-elle fait savoir.
Mme Wiedey a déclaré que "cette crise sanitaire a de nouveau démontré que le partenariat historique établi avec le Maroc, basé sur la confiance mutuelle et la solidité de ses fondations, a permis une réaction rapide inédite de l’Union européenne envers son partenaire".
"Nous abordons ensemble 2021 avec l’ambition commune d’un renouveau, dont les jalons ont été posés le 9 février dernier avec la communication de l’UE pour un nouvel agenda pour la Méditerranée", a-t-elle dit.
Cette communication, a-t-elle expliqué, sur laquelle le Maroc a été consulté avant sa publication, a proposé plusieurs orientations, dont le développement humain, la bonne gouvernance et l’état de droit, la résilience, prospérité et transition numérique, la paix et la sécurité, la migration et la mobilité, la transition écologique, ainsi qu’un plan économique et d’investissement.
Mme Wiedey a fait savoir que ce plan identifie un certain nombre de programmes-phares parmi lesquels figure en bonne place l’appui de l’Union européenne au Fonds Mohammed VI pour l’Investissement.
Le Fonds européen pour le développement durable (EFSD +) sera mobilisé, ainsi que les autres Institutions financières européennes, pour contribuer aux opérations du Fonds Mohammed VI, a fait savoir la diplomate.
Au titre de la transition écologique, l’Union européenne et le Maroc viennent de formuler ensemble un "Partenariat Vert" qui détaille leur action commune sur le climat, mais également sur l’environnement et l’économie verte.
"Aujourd’hui, on se penche sur une transition vers une économie beaucoup plus verte, durable et plus saine basée sur l’efficacité énergétique", a noté Mme Wiedey, mettant l’accent sur les opportunités qu’il faut graduellement saisir.
Et de noter à cet égard que le Maroc est déjà pionnier dans plusieurs secteurs, notamment en ce qui concerne les énergies renouvelables, ajoutant que le Royaume est un partenaire de “premier ordre” de l’Union dans tout ce qui est économie verte y compris les grands objectifs de la Déclaration de Paris sur le climat.
L’UE et le Maroc s’engagent ainsi ensemble à accompagner la relance post covid-19 avec la transition vers une société et des modes de consommation plus durables ; un renforcement de l’ambition des politiques et la mise en œuvre des stratégies climatiques ; la mise en avant des opportunités économiques d’une économie plus verte et propre ; et le renforcement de la coopération régionale.
Libérer le potentiel économique, s’adapter aux enjeux révélés par la pandémie, se saisir des opportunités afin de reconstruire en mieux en luttant contre le changement climatique, sont les ambitions que l’Union européenne partage avec le Maroc, a-t-elle relevé.
Interrogée sur la décision des Etats Unis de reconnaître la marocanité du Sahara, la diplomate a indiqué prendre bonne note de la décision du l'ancien président Donald Trump, relevant qu'il s'agit d'"une décision d'un État important qui est membre permanent du Conseil de sécurité".
Notant que la position de l'UE reste "avec la ligne des Nations Unies", Mme. Wiedey a émis le souhait que le processus politique redémarre le plus rapidement possible pour trouver "une solution politique durable et acceptable", qui sera pour le bien du Maroc, des parties impliquées et pour toute la région du Maghreb, qui demeure la moins intégrée du monde.
Et de relever que la perte économique de cette non intégration au Maghreb est énorme, estimant qu’on ne pourra réaliser les opportunités qui s’offrent qu’au moment où le conflit est réglé sur une base de compromis qui permet d’aller de l’avant.