Organisée par l'Observatoire Marocain sur l'Extrémisme et la Violence (OMEV), en partenariat avec la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, le Policy Center for the New South et la Rabita Mohammadia des Oulémas, cette conférence s'est étalée sur trois jours avec la participation d'experts et de praticiens spécialisés dans les questions liées au terrorisme et à l'extrémisme violent de différents pays et continents, ainsi que des institutions régionales et internationales, en particulier la direction exécutive du contre-terrorisme des Nations unies.
S'exprimant à cette occasion, El Mostafa Rezrazi, président de l'Observatoire marocain de l'extrémisme et de la violence et chercheur principal au Policy Center for the New South, a souligné que cette conférence vient couronner trois ans de travail sérieux sur un ensemble de questions liées au phénomène du terrorisme et de l'extrémisme violent, axé sur la lutte contre ce phénomène selon une méthodologie qui va au-delà des approches traditionnelles plongeant dans la discussion du passé et négligeant les défis émergents auxquels sont confrontés les États, les institutions de sécurité, la société civile et les universitaires.
Cet événement a permis d'échanger les points de vue sur les développements qui ont eu lieu ces dernières années, a-t-il dit, notant que le retrait sur le terrain de l'organisation terroriste Daech en Syrie et en Irak s'est accompagné de l'émergence de nouvelles entités terroristes au Sahel, en Afrique du Nord et ailleurs, en plus de l'émergence de nouveaux modèles d'extrémisme violent, ce qui nécessite l'accélération de la recherche de moyens de réponse à ces menaces émergentes.
Cette conférence internationale donne rendez-vous l'année prochaine pour aborder les politiques publiques dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en jetant la lumière sur les problématiques qui concernent le Maroc et les pays voisins, a-t-il relevé.
Pour sa part, le président du Centre d'études pour l'Afrique et le Moyen-Orient, Moussaoui Ajlaoui, a indiqué que cette conférence a mis l'accent sur la réalité des menaces sécuritaires affectant les sociétés, les États et les institutions à travers le monde et le rôle des établissements de recherche scientifique et des établissements de sécurité dans la réponse collective aux défis qu'elles posent, relevant que les interventions durant cette rencontre ont tenté de rapprocher les efforts des universitaires et des hommes de terrain, et de mettre en réseau leurs intérêts afin d'aboutir à une réponse à ces défis en matière de sécurité en évolution.
Les conclusions de cette conférence seront incluses dans un rapport synthétique qui suit de multiples expériences de terrain, notamment aux niveaux africain et maghrébin, afin de suivre le rythme des efforts des différentes institutions de sécurité et faire face de manière collective aux défis du terrorisme et l'extrémisme, a noté M. Ajlaoui.
Au programme de cette conférence figuraient des sessions spécialisées, dont la première a été consacrée aux "évolutions des menaces terroristes : de nouvelles réponses à de nouveaux défis", alors que la deuxième a été dédiée aux "nouveaux défis de la cybersécurité : de la propagande et du recrutement au ciblage des infrastructures".
La troisième session portait, quant à elle, sur les "évolutions idéologiques et dogmatiques de l’extrémisme violent et les nouvelles formes des récits de l’extrémisme et le discours de haine", tandis que la quatrième a été consacrée "aux différentes expériences concernant le désengagement, la déradicalisation et la réhabilitation : approches, programmes et méthodes d’évaluation" et la dernière s'articule autour de la thématique: "les femmes et l’extrémisme violent : pour une nouvelle approche qui transcende les stéréotypes".
En raison de l'état d'urgence sanitaire en vigueur, la conférence s'est déroulée en vidéoconférence mais aussi en présentiel, tout en garantissant les conditions de prévention et de sécurité des participants.