Compte tenu de l'importance dont jouissent ces Dour Talib et Taliba et dans le souci majeur de veiller à ce qu'elles offrent toutes les conditions nécessaires aux pensionnaires en termes d'espace idoine pour l'apprentissage voire même, l'excellence, tout l'intérêt a été porté au niveau provincial, à la mise à niveau de ces structures d'accueil et d'hébergement et au renforcement de leur réseau au service de la promotion de la scolarisation et la lutte contre la déperdition scolaire en milieu rural.
Ces foyers d’accueil des élèves issus du monde rural se sont donc, avérés d’une grande importance en termes d’amélioration des indicateurs scolaires dans cette province à dominante rurale, caractérisée par une faible densité démographique en milieu rural, ainsi que par la dissémination des douars et des communes.
C'est ainsi, que le nombre de ces structures d’accueil des élèves issus du monde rural ne cesse d'augmenter au niveau de la province de Youssoufia, afin d’être en mesure de répondre convenablement à une forte demande d'accès à ces foyers.
La finalité derrière cette importance accordée à ces structures d'hébergement, étant d’encourager la réussite scolaire, d'améliorer les conditions de scolarisation notamment, de la fille rurale, et donc de mieux s’attaquer aux principales causes de la déperdition scolaire, un fléau générateur d'une multitude de risques de marginalisation de nombreux jeunes.
Au niveau de la province de Youssoufia, force est de constater que les Dour Talib et Taliba permettent, sans nul conteste, à un nombre conséquent d'étudiants issus du monde rural, de poursuivre leurs études dans de meilleures conditions mais aussi, d’être à proximité de leurs établissements scolaires, tout en les faisant bénéficier d'un suivi pédagogique et d'une sorte d’émulation par l’effet de groupe, ce qui encourage la poursuite de la scolarisation et diminue de façon significative la déperdition scolaire des jeunes filles surtout, dans les milieux ruraux où, la scolarité des garçons est plus encouragée.
A la commune Ras Al Ain (province de Youssoufia), cet effort à la faveur de la promotion de la scolarisation en milieu rural, s'est concrétisé par la construction de "Dar Talib" réalisée grâce à la contribution de l’INDH, dans le cadre de son 4è programme "Impulsion du capital humain des générations montantes".
Cette structure, qui a vu le jour en 2019, comporte une salle de lecture et de repos, une salle à manger, un dortoir, une cuisine, une salle d’isolement pour les cas suspects de la Covid-19, un espace de prière, ainsi que des blocs sanitaires et autres dépendances.
Le dortoir de cette Dar Talib est composé de chambres superposées (box), avec pour chaque élève un lit, un casier de rangement personnel, ainsi que d'autres équipements appropriés et indispensables au confort et bien-être des pensionnaires.
Et à cause de la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus et afin de respecter la distanciation physique dans les rangs des pensionnaires, la capacité d'accueil de chaque chambre a été réduite de 4 à 2 élèves seulement.
En attendant la construction d'une structure similaire dédiée aux filles rurales, celles qui ont la chance de poursuivre déjà leurs études collégiales, bénéficient de la restauration au sein de cette Dar Talib, et se déplacent par le biais du transport scolaire vers leurs domiciles familiaux, en fin de journée.
Approché par la MAP, le directeur de Dar Talib à Ras Al Ain, Hicham Jlaidi, a fait remarquer que les répercussions des changements opérés au niveau de cet établissement d'hébergement, sur le niveau scolaire des élèves sont palpables et très appréciables par les parents d’élèves et leurs enseignants.
Ce foyer d’accueil bénéficie à quelque 160 garçons répartis en deux groupes (une semaine pour chaque groupe) conformément au système d’enseignement collégial en milieu rural adopté en cette conjoncture exceptionnelle, a-t-il enchaîné.
Afin de répondre à l'engouement manifesté pour ces structures d’accueil au niveau de cette commune qui compte plus de 50 douars disséminés, et qui est dotée d'un lycée collégial et d'un lycée qualifiant, une autre Dar Talib verra le jour prochainement grâce à la contribution de l’INDH.
A la commune de Sidi Chiker, une équipe de la MAP s’est rendue à Dar Taliba réalisée grâce à la contribution de l’INDH dans le cadre de son programme "Impulsion du capital humain des générations montantes".
Cette structure d’accueil qui a ouvert ses portes durant l’année scolaire 2019-2020, bénéficie actuellement à quelque 88 filles issues des douars relevant de cette zone, qui compte un nombre important de ménages vivant en situation de précarité.
Cette structure d’accueil, implantée au sein du lycée collégial Ibn al Mouaâtaz, vient alléger les souffrances quotidiennes des filles rurales qui étaient dans l'obligation de faire des déplacements, quotidiennement, entre leurs douars éloignés et le collège situé au centre de la commune Sidi Chiker, avec tout ce que cela entraîne comme charges à supporter par leurs familles souvent à revenu limité, sans compter les risques auxquels ces jeunes filles peuvent s'exposer au cours de leurs déplacements.
Le directeur du lycée collégial Ibn al Mouaâtaz, Abderrazak Laouaj, a indiqué, à cette occasion, que les cadres en charge de la gestion de cette Dar Taliba ne ménagent aucun effort pour garantir aux filles pensionnaires, toutes les conditions appropriées à même de leur permettre de poursuivre leurs études, relevant qu’en plus de la restauration, ce foyer propose une panoplie d'activités parascolaires ainsi que le soutien scolaire.
Plusieurs bénéficiaires des différentes prestations fournies par ces structures d’accueil et d'hébergement ont, à leur tour, souligné que la mise en place de Dour Talib et Taliba a eu pour effet d'atténuer leurs souffrances dues aux déplacements quotidiens entre leurs établissements scolaires et leurs lieux de résidence souvent situés dans des douars éloignés, reconnaissant que sans ces structures, ils seraient dans l'impossibilité de poursuivre leurs études collégiales et secondaires.
Et de poursuivre que ces Dour Talib et Taliba leur permettent de poursuivre leurs études dans des conditions décentes et de s'immuniser ainsi, contre toute tentation de s'éloigner des bancs de l'école.
Dans une déclaration à la MAP en marge de cette tournée, le chef de la Division de l’Action Sociale (DAS) relevant de la préfecture de la province de Youssoufia, Brahim Idou, a souligné l'existence au niveau provincial de 14 Dar Talib et Taliba, dont 4 réalisées dans le cadre du Programme de réduction des disparités territoriales et sociales en milieu rural, alors que 10 autres sont gérées par la Direction provinciale de l’éducation nationale.
Ces structures sociales à vocation humaine et solidaire, bénéficient actuellement à quelque 12.250 élèves, dont 47% de filles, issus du monde rural, a-t-il précisé.
Dans ce sillage, il a fait savoir que deux autres Maisons de l'Etudiant sont programmées afin de pallier le manque de ce genre structures d’accueil, dont une au niveau de la commune de Ras Al Ain et une autre à la commune d’Ighoud dans le cadre de la mise à niveau de ce site archéologique.
M. Idou a souligné que ces structures d’accueil offrent aux élèves, et particulièrement aux jeunes filles, une scolarisation de qualité, dans un espace agréable, ouvert et animé, ce qui ne pourra que se percuter positivement sur leur rendement scolaire et par conséquent, encourager davantage la scolarisation et accentuer les chances de passage au cycle secondaire.
Depuis son lancement en 2005 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’INDH a bénéficié à des millions de Marocains leur permettant de mieux tirer profit de leur potentiel. Ce chantier de Règne a évolué depuis son lancement pour contribuer au progrès socio-économique du Royaume.
La phase III de l’INDH est venue, quant à elle, pour capitaliser sur ses acquis et recentrer ses programmes notamment, sur le développement du capital humain et la promotion de la condition des générations montantes.
Cette phase porte sur plusieurs axes à savoir "le rattrapage des déficits en infrastructures et services sociaux de base", "l’accompagnement des personnes en situation de précarité", "l’amélioration du revenu et inclusion économique des jeunes" et "l’impulsion du capital humain des générations montantes".