Toutefois, du côté de l’industrie de la seconde main, tout n’était pas aussi noir ! Le marché est en pleine croissance, notamment en ligne, où la revente devrait même augmenter de 69% entre 2019 et 2021, selon un rapport rendu public par la plateforme ThredUp.
"Le thrifting, c’est l’avenir. Il consiste à chiner des vêtements qui ont une histoire, un vécu", fait savoir Zineb Ismaili, fondatrice du vintage store Ayam Zamane.
"Quand on achète du vintage, on parle de vêtements conçus dans les années 20 à 70, avec des coupes originales et fabriqués en matières nobles, naturelles et de qualité. La seconde main, en revanche, concerne la revente de vêtements issus de marques contemporaines avec les standards de qualité d’une usine de production à grande échelle", explique-t-elle.
Au Maroc, le "thrifting" est une habitude de consommation très réputée chez la plupart des férus de la fripe.
Les médinas regorgent de revendeurs de produits d’occasion ou ce qu’on appelle communément la "Joutia". Le problème ne se situe donc pas dans l’envie de porter de la seconde main, mais plutôt de trouver le bon article, précise la jeune entrepreneure.
Des mots comme "vintage", "seconde main" et "fripe" s’accompagnent souvent d’une image présumée de vêtements déchirés, fanés ou sales. Une perception que le digital et le e-commerce ont complétement changée.
En effet, grâce à Internet et aux réseaux sociaux, les friperies sont plus accessibles que jamais et le "second hand" se banalise de plus en plus. Instagram, en l’occurrence, devient la place d'un marché mondial, une "Joutia 2.0".
Chaque semaine, ces e-stores, à l’exemple d’Ayam Zamane, annoncent des arrivages (drops) d’un ensemble de vêtements d’occasion. Des pépites soigneusement sélectionnées et mises en vente en ligne au plus grand bonheur des amateurs du vintage.
"Instagram s’est avéré être une plateforme absolument merveilleuse pour mon produit. Le visuel est à l’honneur, le contact direct avec le client aussi", se félicite cette amatrice de la "slow-fashion".
En plus d’être une tendance mode, ce goût pour le vintage ou le second hand débouche aussi sur un monde plus durable et plus écologique. Les consommateurs sont de plus en plus conscients des effets néfastes de la "fast-fashion", considérée comme l’une des industries les plus polluantes au monde.
Le recyclage ou le surcyclage des vêtements est une voie pour diminuer le gaspillage vestimentaire, limiter la pollution textile et favoriser l’économie circulaire. C’est ainsi dire : Sauver la planète tout en gardant le style.
Que ce soit pour des fins stylistiques ou écologiques, le marché des vêtements d’occasion s’impose comme étant la nouvelle tendance. Les passionnés de mode s’y mettent à fond et le digital "démocratise" la fripe.
Une chose est claire : le démodé est à la mode !