En effet, le 4 décembre 2020, le Président Trump a signé une Proclamation présidentielle, avec tout ce que cet acte solennel comporte comme force juridique et politique indéniable et à effet immédiat, portant sur la reconnaissance de la Marocanité du Sahara.
Cette décision américaine, qui se veut aussi un tournant majeur et historique dans les relations séculaires entre les deux pays vient rehausser le partenariat stratégique bilatéral et renforcer le caractère singulier et unique de cette relation bilatérale qui, force est de le rappeler, inscrit le Royaume du Maroc et les Etats-Unis d’Amérique dans une Alliance renouvelée.
Il s’agit là de la réflexion de la force de conviction profonde et l’aboutissement d’intenses concertations entre les deux Chefs d’Etat depuis plusieurs années.
Ainsi, la proclamation du Président des Etats-Unis s’inscrit dans le cadre d’une décision souveraine, avec une force juridique et institutionnel inébranlables – quelle que soit d’ailleurs la tendance politique du locataire de la Maison Blanche - dont le premier acte fondateur fut la reconnaissance par le Sultan Mohammed III des Etats-Unis d’Amérique en 1777.
Depuis lors, les deux nations se sont toujours retrouvées du même côté de l’histoire lorsqu’il s’agissait de sécuriser le commerce international et maritime, de barrer la route au nazisme lors de la 2ème guerre mondiale durant laquelle le Maroc sous-protectorat a protégé sa communauté juive. L’Alliance entre le Maroc et les Etats-Unis s’est aussi illustrée durant la guerre froide où le Maroc a fait le choix de la liberté.
Au niveau des Nations-Unies, les Etats Unis - porteplume des résolutions sur la Sahara au Conseil de sécurité et membre permanent de cette instance - ont officiellement informé l’organe exécutif de l’ONU et le Secrétaire général de cette organisation, du contenu de la Proclamation américaine qui dispose que la proposition marocaine d’autonomie est la "seule base pour une solution juste et durable au différend sur le territoire du Sahara Occidental".
Cette Proclamation présidentielle vient aussi cimenter, raffermir et donner un sens à toutes les expressions (lettres, communications, déclarations) faites par les plus hauts responsables américains, des administrations républicaines et démocrates, durant les deux dernières décennies (en privé et en public).
A cet égard, il convient de rappeler les faits suivants :
• Un « Action Memorandum » a été officiellement développée entérinant le souhait de l’Administration Clinton de poursuivre une solution politique négociée, basée sur le compromis et se basant sur un plan d’autonomie large qui respecte la continuité de la souveraineté du Royaume. Ce « Action Memorandum » a débuté en décembre 2008 et a été officiellement entérinée en 1999 ;
• Entre 2000 et 2003, James Baker s’était engagé à suivre cette voie ;
• En 2004, le Président George W. Bush avait adressé une lettre à Sa Majesté Le Roi Mohammed VI et dans laquelle il avait salué et exprimé le plein soutien des Etats-Unis aux propositions avancées par le Maroc pour parvenir à un règlement de ce conflit autour du sahara .
• En 2007, et suite à la présentation en avril de cette même année auprès de l’ONU du Royaume de son plan d’autonomie, les Etats-Unis ont multiplié les déclarations officielles de soutien à ce plan.
• En juin 2008, le Président George W. Bush avait adressé une nouvelle lettre à Sa Majesté Le Roi pour souligner que les Etats-Unis estiment « qu’un état indépendant n’est pas une option envisageable et réaliste » pour le différend sur le Sahara. Et d’ajouter que le plan d’autonomie est sérieux et crédible ».
• En décembre 2008, le Président Bush a adressé sa dernière lettre officielle à Sa Majesté le Roi et dans laquelle il rappelle « que l’indépendance est une option irréaliste » et réitère « le plein soutien des Etats-Unis au plan d’autonomie marocain comme SEULE solution ».
• En novembre 2009, la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, avait déclaré le soutien de l’Administration Obama au plan d’autonomie marocain en le qualifiant de « sérieux, crédible et réaliste ».
• En novembre 2013, et à l’occasion de la visite Royale et de l’entretien dans le Bureau Ovale entre SA Majesté Le Roi Mohammed VI et le Président Barack Obama, un communiqué conjoint a entériné la position américaine de l’Administration Obama réitérant que « la position des Etats-Unis reste inchangée » soulignant le « soutien des Etats-Unis au processus politique » et réitérant « le soutien des Etats-Unis au plan d’autonomie marocain » en le qualifiant de « sérieux, réaliste et crédible ».
• En avril 2015, le Secrétaire d’Etat John Kerry avait déclaré que « les Etats-Unis sont engagés en faveur une solution politique pacifique, viable et mutuellement acceptable » et avait clairement réitéré le soutien américain au plan d’autonomie marocain le qualifiant de « sérieux, crédible et réaliste ».
Pour sa part, le Congrès américain a toujours soutenu la souveraineté du Royaume et le plan d’autonomie marocain, comme en témoignent les Lettres adressées depuis 2006 par les membres de cette institution aux Présidents Georges W. Bush et Barack Obama ainsi qu’aux Secrétaires d’Etat, Condoleezza Rice et Hillary Clinton. Outre l’entérinement par le Congrès US, depuis 2015 dans sa Loi budgétaire fédérale, de la décision de faire bénéficier les provinces du Sud du Royaume.