Une telle reconnaissance reposera sur des "développements et des opportunités pour faire bouger en quelque sorte les lignes figées depuis longtemps et sortir d’une situation de conflit gelé pour aller de nouveau dans une marche de paix et de développement", a-t-il souligné dans une déclaration à la MAP.
Il a insisté, à cet égard, sur l’importance pour l’UE de "surmonter un certain nombre d’hésitations", estimant "qu’aujourd’hui, les conditions sont réunies et que la position internationale, au regard du droit international, est solide" pour aller dans ce sens, d’autant plus que "la contribution à la paix dans la région et au développement restent toujours à renforcer et à améliorer encore".
Qualifiant "d’assez remarquables" les développements réalisés dans le Sahara marocain ces dernières années, l'ancien ministre français a souligné que la décision américaine est "importante" et marque un "tournant" sur la voie d’une solution définitive de ce différend.
"Je connais le Sahara marocain et j’ai pu voir combien ces dernières années des efforts de développement mais également de dialogue s’y sont déroulés. Je pense que quand on voit la situation dans laquelle était cette région il y a quelques décennies, c’est assez remarquable", a-t-il affirmé.
Concernant la position de son pays par rapport aux derniers développements à la lumière de la reconnaissance américaine, M. Bockel a estimé que la "France peut certainement, dans la capacité de dialogue qu’elle a et qu'ont ses dirigeants, et ses liens avec l’ensemble des pays de la région, y compris avec les pays qui sont très concernés par cette question, pousser dans la bonne direction".
Et d’ajouter que "la France a la capacité de saisir cet élément nouveau et cette situation nouvelle pour pousser, elle aussi, les différents protagonistes à aller dans le sens d’un règlement qui forcément passera tôt ou tard, et le plus tôt sera le mieux, par une reconnaissance de cette démarche d’autonomie au sein du Royaume".
Selon lui, la France a cette position "originale de pouvoir parler avec tout le monde et jouer pleinement son rôle de médiateur dans la perspective la plus rapide possible de cette nécessaire reconnaissance".
"En tant que Français, je pense qu’il faut qu’on se comporte comme ami du dossier et comme facilitateur intelligent", relève M. Bockel, faisant observer qu'"il faut inscrire ce pas significatif dans la durée, et nous devons tous, y compris les Français, l'UE et d’autres amis pousser dans ce sens".