A l’instar des autres pays du monde, l’Ethiopie n’a pas été épargnée par la pandémie de la COVID-19 qui a pesé lourdement sur l’économie du deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec près de 110 millions d’âmes.
Dès l’apparition du premier cas de la pandémie en mars dernier, les autorités ont préparé la riposte face au nouveau coronavirus avec une batterie de mesures allant de la fermeture des frontières terrestres et aérienne à la suspension des cours dans les écoles et universités et de tous les évènements sportifs, religieux et réunions publiques.
Le pays d’Afrique de l’Est qui a enregistré jusqu’au 19 décembre courant quelque 119 494 cas avec 1846 décès, n’a pas opté pour le confinement, mais a misé sur les campagnes de sensibilisation et d’hygiène et la discipline des citoyens à travers le pays.
Le gouvernement a également pris d’autres mesures pour atténuer la propagation du virus à travers le travail à distance pour les fonctionnaires, la libération de plusieurs prisonniers détenus pour des délits mineurs et ayant en charge des enfants outre la fermeture des lieux de divertissement.
Les autorités ont également mis en place des centres de quarantaine, d'isolement et de traitement des patients et lancé des campagnes de solidarité pour la collecte des dons pour atténuer les effets de la pandémie outre des mesures importantes qui ont été aussi prises pour soutenir l’économie.
Un autre évènement ayant marqué l’actualité en Ethiopie étant l’offensive de l’armée fédérale éthiopienne, début novembre, contre les dissidents du Front de libération du peuple du Tigray (TPLF), parti qui dirige l’Etat régional du Tigray, suite à l’attaque par les forces rebelles d’un poste du Commandement Nord de l’armée éthiopienne et la prise en otage de plusieurs militaires, dont des officiers supérieurs.
Après plus de trois semaines, le gouvernement fédéral a annoncé la fin de l’opération dite de «maintien de l’ordre» dans cette région dissidente après que l’armée fédérale ait pris le contrôle de Mekelle, la capitale de l’Etat régional et d’autres villes et localités du Tigray.
Le Premier ministre Abiy Ahmed avait promis que les opérations militaires «cesseront dès que la junte criminelle sera désarmée, l'administration légitime de la région rétablie et les suspects appréhendés et traduits en justice».
«Le plan du TPLF de pousser l'Ethiopie vers une guerre civile et de la désintégrer a échoué et le TPLF est actuellement aux abois», avait souligné le chef de l’état major de l’armée fédérale.
La tension entre le gouvernement fédéral et l’Etat régional du Tigray ne date pas du 4 novembre lorsque les forces du TPLF ont attaqué des positions du commandement Nord de l’armée fédérale, mais bien avant. Le parti dirigeant au Tigray et aussi celui qui a dominé le pouvoir pendant trente ans en Ethiopie s’est retiré en 2019 de la coalition gouvernementale pour basculer dans l’opposition. Depuis, les relations entre l’Etat régional du Tigray et Addis-Abeba se dégradent allant jusqu’à l’organisation par le TPLF des élections régionales défiant ainsi le gouvernement fédéral qui avait reporté le scrutin en raison de la pandémie du Covid-19, ce qui a amené les pouvoirs législatif et exécutif à déclarer illégal le gouvernement régional du Tigray.
La tension entre les dissidents au Tigray et le pouvoir central va atteindre son paroxysme le 4 novembre lorsque les forces du TPLF passe à l’action en attaquant des bases de l’armée fédérale stationnées dans le nord du pays. L’état d’urgence a été déclaré dans l’Etat régional et l’armée éthiopienne riposte en lançant une vaste opération militaire qualifiée par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, de maintien et du rétablissement de l’ordre constitutionnel dans cette région.
L’autre fait marquant au cours de l’année qui tire à sa fin, c’est le premier remplissage du Grand Barrage La Renaissance sur le Nil (4,9 milliards de mètres cubes) vers la fin du mois de juillet dernier.
Ce premier remplissage du Grand barrage qui a été célébré en grande pompe par les Éthiopiens de l’intérieur et de la diaspora, intervenait alors que les négociations entre Addis-Abeba, le Caire et Khartoum sont dans l’impasse.
En effet, les trois pays ne sont pas parvenus à un accord sur les questions d’ordre juridique et la durée du remplissage du réservoir du barrage d’une capacité totale de 74 milliards de mètres cubes.
Objet d’une unanimité des quelque 110 millions d’Ethiopiens et source de fierté nationale, le gigantesque barrage la Renaissance avec 155 mètres de haut et 1,8 km de long, aura une puissance de 6000 mégawatts après achèvement des travaux, ce qui va permettre de couvrir tous les besoins de l’Éthiopie en électricité, sachant que près de 70 millions d’habitants n’ayant pas d’électricité.
Dans les différents rounds de négociations, l’Éthiopie s’attache à ses droits en arguant que l’accès à ses ressources en eau est «une nécessité existentielle», près de 70 millions de la population sont sans électricité et une grande partie vivent dans la pauvreté, des problèmes qui ne peuvent être résolus que grâce à ce méga-projet de développement.