La Chambre des représentants, la Chambre des conseillers, les conseils des régions, des communes, des provinces et préfectures, autant d'institutions dont les mandats respectifs prendront fin l'année prochaine. Sans oublier l'élection des membres des Chambres professionnelles et des représentants des salariés.
De quelque bord qu'ils soient, les chefs des partis politiques ont pris part aux concertations initiées par le ministère de l'Intérieur pour échanger sur les questions à l'ordre du jour en vue d'une préparation optimale des prochaines échéances électorales. Il s'agit de consacrer un consensus global pour consolider la dynamique réformatrice en cours et donner un nouveau souffle à l'action politique pour qu'elle soit à la mesure des attentes qui se font jour dans une conjoncture de crise.
Les propositions présentées par les partis se rapportent, en substance, au quotient électoral, au découpage électoral, au mode de scrutin, aux listes et au seuil électoral. S'y ajoutent les listes des femmes et des jeunes, l'augmentation des sièges de la liste nationale, les subventions publiques, le financement de la campagne et la participation des MRE au scrutin législatif.
Il s'en est suivi un vif débat qui, petit à petit, favorise une tendance à la polarisation partisane, mais aussi des rapprochements entre certaines formations, sans pour autant céder à la logique majorité/opposition.
De l'avis de l'académicien et analyste politique, Mohamed Bouden, la classe politique se retrouve devant un moment particulier de l'histoire politique au égard aux retombées économiques et sociales de la crise de Covid-19. "Justement cette conjoncture devra à coup sûr représenter un véritable challenge pour les partis", a-t-il fait observer dans une déclaration à la MAP.
L'enjeu du succès des élections, a-t-il estimé, demeure intimement lié à la capacité de mobiliser les citoyens et de redonner confiance dans le processus politique par une approche empreinte de clarté et de responsabilité à l'égard des principaux dossiers.
D'où force est de constater que le renouvellement des élites, l'adaptation des programmes avec les mutations et les priorités du moment, l'incitation des jeunes à participer au jeu politique sont autant de défis qui devront, désormais, façonner l'engagement politique des acteurs partisans.
Pour M. Bouden, le discours des partis doit immanquablement être plus sensible aux attentes qui se font entendre dans les domaines de l'enseignement, de la santé, de l'emploi, du logement et de la protection sociale. "Il est temps de proposer des alternatives fondées sur l'anticipation et ne pas se contenter de promesses vagues", a-t-il insisté.
Abordant les prochaines échéances électorales, l'analyste a souligné que la révision ou le maintien du mode de scrutin demeure l'un des enjeux majeurs qui passe par la révision des listes électorales, du découpage des circonscriptions et du seuil électoral.
Il s'agit en effet de revoir les aspects juridiques, administratifs, judiciaires et techniques encadrant l'opération électorale, a-t-il expliqué, précisant que les amendements devraient concerner la loi organique de la Chambre des représentants et les lois organiques des collectivités territoriales, en plus des lois relatives au système électoral.
Si le contexte exceptionnel de crise sanitaire engage les partis politiques, majorité et opposition, à rivaliser pour des solutions réalistes susceptibles de faire face à la pandémie et ses impacts, la perspective des élections de 2021 s'impose donc dans leur programme d'action.
C'est justement dans le souci de réunir les conditions de réussite des élections législatives, régionales, locales et professionnelles, que le ministère de l'Intérieur avait initié une série de rencontres de concertation pour rapprocher les vues des divers acteurs au sujet de l'opération électorale, selon une approche participative.
En tout cas, les prochaines échéances représente un défi pour le ministère de l'intérieur et les acteurs politiques, en ce sens qu’elles sont la voie pour faire émerger des institutions capables de concrétiser les objectifs stratégiques escomptés, avait affirmé le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit devant la commission compétente à la Chambre des représentants.
"De bons résultats ont été obtenus dans le cadre de ces rencontres", a fait savoir le ministre qui a révélé que le quotient électoral reste en tête des deux questions qui font toujours l’objet de divergence entre les formations politiques. "Il y aura une solution d’une manière ou d’une autre, que ce soit au sein de l’hémicycle ou à travers un consensus entre partis", a-t-il fait observer.
Et comme pour résumer l'essentiel des chantiers à faire aboutir dans la perspective des élections, M. Laftit a lancé : "notre pays a été en mesure de surmonter la situation non seulement pour enrayer la crise et ses répercussions, mais aussi pour en faire une opportunité historique afin d'opérer la relance économique souhaitée et de promouvoir la cohésion sociale".