1- Malgré la conjoncture économique difficile induite par la crise sanitaire, la région Marrakech-Safi a connu une certaine dynamique économique. Quels sont les aspects de cette dynamique ?
La crise sanitaire et socio-économique est mondiale. Elle a touché l’ensemble des Continents et n’a, certainement, pas épargné la région Marrakech Safi.
Ceci dit, malgré cette conjoncture économique inédite, la Région Marrakech-Safi a effectivement connu une certaine dynamique économique. Les chiffres parlent d’eux mêmes.
Ainsi, près de 4000 entreprises ont été créées en 2020, contre près de 3000 seulement en 2019.
Cette augmentation est le fruit des politiques d’accompagnement et de financement des entreprises et notamment, de l’écosystème entrepreneurial, tel que le programme Intelaka.
Au niveau de l’investissement, là encore les chiffres confirment le dynamisme de la région et ce, malgré la crise.
La Commission d’Investissement, qui s’est déjà réunie 40 fois cette année, aura instruit plus de 250 projets en 2020, contre 50 en 2019, soit une progression de près de 400% qui s’expliquent notamment, par la facilitation des procédures d’investissement et de la dynamique nouvelle du CRI enclenchée par la politique de veille et de planification stratégique menée sous l’impulsion du wali de la Région.
Aucun projet d’investissement en cours n’a été abandonné.
La confiance témoignée par tous ces investisseurs démontre que, si la crise actuelle est bien conjoncturelle, les fondamentaux structurels de la Région Marrakech Safi sont toujours aussi excellents.
Pour résumer, c’est le meilleur moment d’investir dans la Région Marrakech Safi.
2- Quels sont les secteurs qui ont montré leur résilience et ceux qui ont le plus souffert ?
Ce n’est pas une surprise. Ce sont les secteurs du tourisme, de l’artisanat et de la restauration qui ont le plus souffert des restrictions des déplacements décrétées par les autorités compétentes afin de lutter contre l’épidémie.
D’autres secteurs fortement liés au tourisme souffrent également : on peut citer la culture, l’animation, le transport.
Néanmoins, les différents acteurs de notre région ont fait preuve d'une formidable résilience et agilité face à cette crise inédite, ainsi qu’une solidarité exemplaire.
Plusieurs secteurs ont fait bien plus que résister à la crise : l’agro-alimentaire, la pêche et la conserverie, l’industrie minière et le secteur du textile.
Certains se sont montrés plus réinventifs (masques de protection ou produits d'hygiène).
3 - Le CRI a multiplié les initiatives pour faire face à cette situation. Quels sont les axes de cette intervention ?
A une situation inédite, des solutions inédites.
Notre intervention pour faire face à cette crise sans précédent s’est articulée autour des 3 R : Résister, Relancer, Réinventer.
Sous la présidence du Wali de la région et avec l’implication de tous les acteurs publics et privés de la Région, nous avons très rapidement mis en place, dès le mois de mars, des cellules de veille économique puis des comités régionaux de veille économique, afin de suivre au plus près l’évolution de la crise et de proposer rapidement les solutions de soutien et de relance.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que le CRI de MS a lancé, en partenariat avec l’Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech une étude post-Covid de préservation et de relance de l’économie et de l’investissement dans la région Marrakech Safi.
Avec un triple objectif à savoir :
- Analyser l'impact de la pandémie sur l'économie régionale et identifier les enjeux structurants;
- Réaliser un benchmark à l’international des solutions de relance post- crise;
- Proposer des solutions de préservation et de relance de l'économie et de l'investissement dans la région;
Nous avons également lancé avec le CRT un ambitieux programme d’impulsion de l’emploi et de l’investissement dans la région, autour d’itinéraires de voyages. Ces routes, mettant en valeur un patrimoine inestimable et parfois sous exploité, offrent des opportunités d’investissement et de création d’emplois stables.
Tout au long de l’année, le CRI a accompagné des centaines d’entreprises, PME/TPE, entrepreneurs et jeunes porteurs de projets, leur apportant soutien, accompagnement et conseils, à travers plusieurs programmes (Intelaka, Banque Mondiale, GIZ…).
4- Quelles sont les perspectives pour l’année 2021 ?
2021 sera l’année de la relance et des challenges car, même si la date de sortie de crise est encore incertaine, nous devons collectivement nous projeter le plus rapidement possible dans l’après-Covid.
La région a démontré cette année son agilité et sa capacité de résilience. Elle saura faire preuve d’adaptation et de réinvention pour profiter des nouvelles opportunités d’investissement.
En 2021, au niveau du CRI, notre plan d’actions se résume en 3 points : data, data et data.
En effet, la crise actuelle a démontré l’importance de la data, d’une data fiable, transparente, territoriale et mise à jour.
Nous allons bientôt lancer le premier indice régional de compétitivité, qui entrera dans le cadre plus global d’un nouvel observatoire du développement socio-économique.
D’autre part, nous lancerons les premières bases de nouveaux écosystèmes industriels par la création de clusters thématiques ou sectoriels là où, la région a sa légitimité : L’innovation et la durabilité à Rehamna, les métiers de la mer à Safi, l’industrie créative à Essaouira et l’agro-pharma et cosmétologie à Marrakech
Enfin, nous continuerons notre mission quotidienne d’accompagnement des entreprises et des entrepreneurs, notamment à travers la banque de projets industriels mise en place par le ministère du Commerce et de l’Industrie.
Sans oublier tous les efforts de veille, planification, promotion et de développement d’une offre territoriale intégrée et attractive, notamment à travers le lancement très prochain de la plateforme Marrakech Invest.