"Les politiques du Roi Mohammed VI ont depuis longtemps fait du Maroc - un pays clé qui relie l’Afrique et l’Europe, l’Afrique du Nord et l’Asie et les mondes musulman et non musulman - un modèle essentiel de coexistence", a déclaré, dans une interview accordée à la MAP à Washington, le directeur exécutif de la Fédération sépharade américaine (ASF), Jason Guberman.
La décision royale de "reprendre les relations diplomatiques officielles avec Israël et d’accélérer la coopération culturelle, technologique et entrepreneuriale, souligne le rôle de chef de file traditionnel du Royaume et donne un exemple éclairé à imiter pour d’autres", a relevé, de son côté, le vice-président de la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines, Malcolm Hoenlein.
Tout en se félicitant des derniers développements qui marquent un "recul de l'extrémisme et du rejet", MM. Guberman et Honelein estiment que "la solidarité et les liens forts de plus de 900.000 juifs maroco-sépharades d'Israël, la deuxième plus grande diaspora marocaine au monde, ont été une base importante de soutien pour le Royaume et sont maintenant à l'avant-garde pour favoriser ces relations et aider le Maroc à réaliser les bienfaits de la paix".
Mettant en avant, lui aussi, les liens très forts entre les juifs d’origine marocaine et le Royaume, le Rabbin Joshua Bittan a salué, pour sa part, la vision éclairée de SM le Roi pour la paix dans la région.
"Nous sommes ravis des nouveaux développements. La paix, le respect mutuel et l'harmonie entre les nations apportent prospérité et bénédictions. Dans le cas du Maroc et d'Israël, cela a encore plus de sens pour notre communauté", a déclaré à la MAP le rabbin de la Congrégation Sépharade "Em Habanim" à Los Angeles.
"Nous avons des racines très fortes et nous nous sentons très liés au Maroc, notre pays d'origine, sa culture, sa chaleur et son esprit de tolérance et de raison", a dit ce natif de Ouazzane, relevant que voir le Royaume et Israël reprendre des relations diplomatiques est "une source de grande joie".
Évoquant les relations entre le Maroc et Israël dans le cadre des accords conclus sous l'Administration Trump, le Comité juif américain (AJC) se félicite, à son tour, de l’attachement solide des juifs d’origine marocaine au Royaume «comme nulle part ailleurs».
«Le Maroc abritait la plus grande et l'une des plus anciennes communautés juives du monde arabe. Aujourd'hui, Israël abrite plus d'un million d'Israéliens d'origine marocaine, dont la culture est devenue prévalente dans la société juive», relève le directeur associé de l’AJC, Benjamin Rogers, soulignant qu’«en plus des liens économiques importants qu'apporte l'accord de normalisation, les relations entre Israël et le Maroc créeront de nouvelles compréhensions qui auront le pouvoir d'être reproduites à travers le Moyen-Orient, ouvrant la région à de nouvelles opportunités de paix et de coopération».
Le Comité juif américain "continuera à contribuer de toutes les manières possibles au renforcement de ces liens naturels au profit de tous les peuples du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord", a-t-il affirmé.
Évoquant, par ailleurs, le rôle pionnier de SM le Roi, Amir Al Mouminine, en tant que garant de la protection et de la promotion du patrimoine judéo-marocain, le directeur exécutif de la Fédération séfarade américaine (ASF) et le vice-président de la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines ont tenu à saluer l’engagement constant du Souverain pour la préservation de tous les affluents de l'identité plurielle du Royaume, dont le patrimoine judéo-marocain, pour construire son avenir.
«L'inclusion de l'histoire et de la culture judéo-marocaine dans le programme des écoles primaires de langue arabe est la dernière d'une série d'initiatives prises par le Roi Mohammed VI pour affirmer le passé pluriel du Maroc et faire en sorte que l'histoire des musulmans, des juifs et des chrétiens dans le Royaume soit la base d’un avenir pacifique et prospère», ont-il relevé.
"Dans ce Maroc séculaire et millénaire qui a su protéger sa très grande diversité, il n’y a pas de place pour le rejet", ont relevé les deux intellectuels, citant en ce sens un passage du message adressé par SM le Roi aux participants à une table ronde de haut niveau au siège de l’ONU sur "le pouvoir de l’éducation pour prévenir le racisme et la discrimination: le cas de l’antisémitisme".
"En fait, le racisme en général et l’antisémitisme en particulier ne sont nullement des opinions. L’antisémitisme est l’antonyme de la liberté d’expression. Il manifeste la négation de l’Autre et constitue l’aveu d’un échec, d’une insuffisance, d’une incapacité à coexister. C’est le retour anachronique à un passé mythifié", avait indiqué le Souverain dans son message à l'occasion de cet événement de haut niveau tenu à New York en marge de la 73ème session de l’Assemblée générale de l’ONU.
«Ces paroles auraient été remarquables venant de n'importe quel dirigeant du monde, mais ils sont d'autant plus remarquables venant de la plume du Commandant des croyants», se sont-ils félicités, soulignant que faire en sorte que les étudiants marocains découvrent la totalité de leur histoire de tolérance est «le meilleur antidote à l’extrémisme».