"Le soutien américain à la position marocaine représente certainement une victoire diplomatique majeure, car il affaiblit par la même occasion la position de l'Algérie", a souligné, dans une déclaration à la MAP, le professeur à l’Ecole supérieure de guerre (ESG), relevant du ministère brésilien de la Défense.
Pour M. Fábio de Queiroz, le soutien des États-Unis à la proposition d'autonomie sérieuse, fiable et réaliste du Maroc comme unique base d'une solution juste et durable du différend régional sur le Sahara marocain écarte toutes les options révolues par lesquelles sont obsédés le polisario et son mentor algérien.
Cette décision, a-t-il ajouté, intervient suite au revers du président sud-africain et président en exercice de l’Union africaine (UA), Cyril Ramaphosa, qui a désavoué les séparatistes du polisario, en réaffirmant la pertinence de la décision 693 du sommet africain tenu en juillet 2018 à Nouakchott, en Mauritanie.
"De cette manière, la diplomatie marocaine, au milieu d'un scénario extrêmement complexe, a réussi à renforcer l'argument selon lequel la meilleure option pour une bonne issue de la situation est le plan d'autonomie", a noté l’expert brésilien, pour qui la décision américaine sera suivie par d’autres pays, notamment les alliés des États-Unis.
En effet, la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les États-Unis confirme l'efficacité de la diplomatie pragmatique du Royaume qui a engrangé un tournant majeur dans la position de Washington depuis 1976 et ouvert un nouveau chapitre dans l’effort visant à briser cet héritage conflictuel indésirable remontant à la période coloniale et empêchant le plein développement de la région, a-t-il précisé.
Il s’agit maintenant, à moyen et à long terme, de soutenir les projets structurels annoncés par le Maroc et en faire un moyen pour renforcer le développement économique intégré des différentes régions, a affirmé l’expert en relations internationales.
Concernant la réactivation des mécanismes des relations avec Israël, M. Fábio de Queiroz a relevé que la promotion de relations innovantes dans les domaines économique et technologique consolidera le Maroc en tant que "hub multirégional", mettant en avant une nouvelle architecture géopolitique pour le Royaume qui est stratégiquement situé entre le monde arabe, l'Afrique et l'Europe.
La décision américaine couronne ainsi un effort marocain qui a permis l’ouverture de plusieurs consulats étrangers à Dakhla et Laâyoune. Dans le cas du Brésil, qui soutient le processus onusien et les efforts du Maroc dans ce sens, le président Jair Bolsonaro a récemment affirmé le rapprochement politique avec le Maroc, qualifiant ce dernier de partenaire stratégique, a rappelé l'académicien, qui s'attend à davantage de rapprochement entre les deux pays dans l'avenir.