La décision américaine de reconnaitre la marocanité du Sahara n’a pas été exprimée à travers une déclaration ou un communiqué, mais par un décret présidentiel. C’est un acte politique et juridique fort, a dit l’ambassadeur dans un entretien à l’agence de presse russe Sputnik, affirmant que '’ c’est une décision historique’’.
Un nombre croissant d’Etats affirment leur reconnaissance de la marocanité du Sahara. Ils le font par connaissance de l’Histoire du Maroc, pays qui a plus de 12 siècles d’existence et dont le Sahara a toujours fait partie. Ils le font aussi dans le strict respect du droit international, a relevé le diplomate.
‘’Les relations entre les Etats-Unis et le Maroc sont fortes et anciennes. Ces relations ne sont pas conjoncturelles. Elles ont toujours transcendé les diverses administrations’’, a poursuivi le diplomate, affirmant que le soutien à l’initiative marocaine d’autonomie est une position constante des Etats-Unis.
La reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara aura des conséquences positives sur le plan économique, a dit l’ambassadeur, notant que tous les Etats qui ont à cœur le développement économique et la prospérité de la région ne peuvent que se réjouir de la dynamique en cours. Elle sera indéniablement créatrice de nouvelles opportunités pour l’ensemble de la région.
M. Bouchaara a relevé qu’il est important également de comprendre que pour le peuple marocain, la question du Sahara n’est pas uniquement une question à l’ordre du jour du Conseil de Sécurité, c’est une question fondamentale, existentielle qui engage l’avenir de la Nation.
Le diplomate a par ailleurs indiqué que si l’Algérie n’est pas partie à ce différend, comme elle ne cesse de le déclamer, en quoi devrait-elle être indisposée par la décision américaine ?
‘’Nous sommes au cœur de la contradiction algérienne. On ne peut pas condamner ceux qui reconnaissent la marocanité du Sahara et affirmer la main sur le cœur ne pas être impliqué dans ce différend’’, a-t-il dit, ajoutant qu’on ne peut en même temps tirer les ficelles en coulisse et s’absoudre de toute responsabilité dans la genèse et dans la résolution de la question du Sahara.
‘’On ne peut invoquer le respect du droit international et empêcher les Nations Unies de recenser les populations des camps de Tindouf’’, a souligné l’Ambassadeur, ajoutant que nul n’a le monopole de la défense du droit, et le Maroc n’a pas de leçon de droit international à recevoir de l’Algérie.
Personne ne parviendra à bâtir le Maghreb de demain avec des constructions idéologiques du passé, a-t-il insisté.
Les enjeux auxquels notre région est confrontée aujourd’hui ne sont plus ceux des années 60 et 70. Aujourd’hui, il faut des réponses régionales concertées pour faire face à la migration, au changement climatique, à l’intégration économique régionale, a dit M. Bouchaara.
‘’Il faut se fixer un cap, un horizon. Construire le futur et ne pas rester prostré dans le passé. Promouvoir la paix et la sécurité de notre région sans relâche à travers le dialogue et la concertation. Le Maroc est pleinement mobilisé dans ce sens’’, a-t-il affirmé.
Le polisario s’est fossilisé, a souligné l’Ambassadeur, notant que pour être un partenaire crédible dans un processus politique, il faut se comporter avec responsabilité.
L’Ambassadeur a affirmé à ce propos que le Maroc continuera d’agir dans la sérénité et demeure pleinement engagé, non seulement à respecter le cessez-le-feu, mais aussi dans le cadre du processus politique conduit sous les auspices des Nations Unies.
Le Conseil de Sécurité appelle les Parties à faire preuve de flexibilité et d’esprit de compromis. Le Maroc, en présentant son initiative d’autonomie a fait sa part du chemin, a-t-il poursuivi.
Concernant la question palestinienne, M. Bouchaara a affirmé que le Maroc a toujours eu vocation à rapprocher les peuples, à créer des espaces de dialogue pour favoriser la paix, soulignant que le Royaume a toujours joué un rôle pionnier et avant-gardiste en Afrique et dans le monde arabe dans ce domaine.
Le diplomate a réitéré à ce propos la détermination du Maroc à continuer à porter haut et fort la juste cause palestinienne.
Sa Majesté le Roi l’a d’ailleurs réitéré lors d’un entretien téléphonique avec le Président Mahmoud Abbas Abou Mazen, a-t-il dit, ajoutant que le Maroc continue de soutenir avec force la cause palestinienne et la solution à deux Etats.
S’agissant des relations entre le Maroc et la Russie, il a souligné que les deux pays sont deux vieilles Nations soucieuses du respect de leurs identités respectives, rappelant que le Maroc et la Russie ont des relations diplomatiques depuis la fin du 18ème siècle et sont liés par un partenariat stratégique approfondi depuis 2016.
Les Ministres des Affaires Etrangères des deux pays se sont entretenus à trois reprises au cours des dernières semaines, a rappelé l'Ambassadeur, affirmant que ‘’nous sommes désireux de poursuivre ce dialogue politique dans le respect mutuel’’.