«Ce conflit bloque l’Union du Maghreb et constitue un manque à gagner énorme pour chaque pays», a affirmé l’ambassadeur dans une interview publiée samedi au quotidien «La Libre Belgique».
M. Ameur a indiqué que le Maroc a tout intérêt à trouver une solution à ce conflit régional artificiel «parce que nous sommes des Africains et, avant tout, des Maghrébins», notant que le Royaume «croit en l’Union du Maghreb».
«C’est une nécessité vitale pour ses populations et ses pays confrontés aux mêmes enjeux que sont le développement économique, la sécurité et la lutte contre le terrorisme et la migration clandestine et les changements climatiques », a expliqué le diplomate marocain, déplorant la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie.
«Nous sommes l’une des rares régions au monde où les frontières sont fermées entre chaque pays alors que des liens historiques, religieux, culturels, humains sont très forts», a-t-il dit.
"Le Maroc est le seul pays de la rive sud de la Méditerranée qui dispose d’un statut de partenariat avancé avec l’Union européenne (UE)", a rappelé M. Ameur, relevant que chaque pays du Maghreb «négocie seul avec l’UE alors que les enjeux auxquels nous sommes confrontés plaident pour une action commune».
Revenant sur les efforts visant le règlement définitif du conflit autour du Sahara marocain, M. Ameur a indiqué que «le Maroc est pour une reprise rapide des négociations dans le même format de table ronde et avec les mêmes paramètres », notant que «ce conflit doit être résolu grâce à une solution politique réaliste, pragmatique et basée sur un compromis équitable, donc sans qu’il n’y ait de vainqueur ou de vaincu».
Il a cependant relevé qu’un «compromis nécessite des concessions de la part de toutes les parties», rappelant que le Maroc a fait énormément de chemin sur la voie de règlement de ce conflit en présentant notamment en 2007 le projet d’autonomie qui tient compte à la fois de la spécificité culturelle, géographique et historique de la région, et des appels de la communauté internationale.
Ce projet, a-t-il rappelé, propose une autonomie très large qui permet aux populations des provinces du Sud de gérer d’une façon directe et démocratique toutes leurs affaires.
«C’est une preuve de notre bonne volonté de trouver une solution à ce conflit qui n’a que trop duré», alors que «l’Algérie campe sur ses positions. Pourtant ce conflit porte atteinte aux Algériens eux-mêmes, aux populations bloquées à Tindouf et aux populations du Maghreb d’une manière générale», a-t-il dit.
«L’Algérie n’est pas prête. Et le Maroc considère que tant que l’Algérie ne s’engage pas dans une réelle dynamique de négociations, nous ferons du sur-place», a-t-il souligné, relevant que «ce problème est un différend régional entre le Maroc et l’Algérie» et que «le Polisario n’est qu’un instrument au service des intérêts de l’Algérie».