Certes, l'exploit a été une source de joie et d'allégresse pour une large partie de la population de la cité idrisside, qui est sortie en masse fêter ce retour, mais pour les milliers de fans, le moment a été chargé d'émotions, nostalgiques qu'ils sont des périodes fastes du MAS, le club qui a formé, des années durant, la colonne vertébrale de la sélection nationale.
Conscients de la lourdeur de la tâche et des défis que doit relever le MAS dans l'avenir, les supporters qui ne veulent plus désormais entendre parler de relégation, espèrent que le club trouve son chemin en comptant sur un groupe homogène, capable de concurrencer les autres équipes de haut niveau et de se maintenir en élite.
Chez le MAS, l'Histoire est à la fois source de pression, mais aussi de motivation. Les fans se remémorent les bons souvenirs et avec, eux, les sacrifices des figures ayant marqué de leur empreinte l'histoire du club notamment l'ex-président feu Mohamed Benzakour, le membre du bureau dirigeant, feu Mohamed Bennani et avant eux, le gardien historique Hamid El Hazzaz, qui a quitté ce bas monde en ayant plein sur le cœur à cause des moments pénibles que traversait le club.
Ils se rappellent, également, les exploits de ces stars qui formaient l'ossature du club, jadis bête noir des plus coriaces des adversaires, en espérant que la génération actuelle soit guidée par les réalisations de Tazi, Zahrawi, Kezzar et Liman ainsi que la génération des années 1980 dont Fattah, Souleymane, Bono, El Achhaby et Tagnaouti.
Après des années de vaches maigres, suivies d'une parenthèse marquée par l'exploit inédit et historique avec la récolte, lors de la saison 2011-2012, de trois titres (Coupe du Trône, Coupe de la CAF et la Super Coupe d'Afrique), le club a sombré et la guerre des clans et les conflits d'intérêts n'ont fait, depuis, qu'accentuer le malaise du MAS.
Le MAS n'a pas, seulement, perdu sa place parmi les grands du football national, mais il s'est détaché de son identité, celle forgée au fil des ans, par des entraineurs dont Jean-Pierre Knayer et Bouchaïb Ghalmi. Le club réputé pour la force physique, la rigueur organisationnelle et le ballon collectif, se mesurait, dans des derbies très disputés, aux grands de l'époque notamment le CODEM, le voisin meknasi, le Raja et le Widad de Casablanca, les FAR et le Chabab de Mohamadia.
Un club avec une histoire similaire ne saurait convaincre ses fans, ni par un court passage en élite, ni par une lutte acharnée pour le maintien en première division. Ceci dit, un vent de mobilisation souffle sur le directoire du MAS sur les plans organisationnel et des transferts pour préparer une équipe capable de relever les défis de la compétition.
C'est dans ce cadre qu'intervient la décision de garder inchangée la direction technique du club avec le maintien d'Abdellatif Jrindou au poste d'entraineur, lui, qui a su gérer les derniers matchs cruciaux du MAS lors de la dernière saison, grâce à son expérience d'ex-joueur du Raja de Casablanca et de la sélection nationale.
Quant aux recrutements, le club a mis les petits plats dans les grands en s'offrant les services d'un groupe de joueurs expérimentés, dont des joueurs africains, sur lesquels le club doit compter dans les prochains mois pour relever les défis de la compétition, après l'exploit de la montée.
Des efforts qui ne payeront pas en l'absence d'un plan de gestion à long terme et d'une autosuffisance financière susceptibles de permettre au MAS de rompre avec les périodes de crises. Un travail de base en matière de formation pour relancer l'école du club et partant les talents en herbe, s'impose également pour accompagner le retour du club en élite.
Tout le monde est convaincu, aujourd'hui, que l'appropriation du club de la part de l'ensemble des forces vives de Fès remettra le train du MAS sur les rails et lui permettra de renouer avec ses jours de gloire.