1.Quelles sont les nouvelles créations des ultras pour supporter leurs équipes à distance ?
En ces temps de crise sanitaire, les ultras et les supporters les plus fervents sont malheureux et incapables de vivre à fond leur passion et endurent une situation inédite et difficile.
Certes, les supporters ne vont plus au stade, en manque et en détresse de ne pouvoir s’adonner aux chants derrière leurs gardiens de but, mais ils restent mobilisés derrière leur club par des actions concrètes, soit formulées directement dans des banderoles déployées devant les locaux du club ou des "tags" dans les quartiers populaires des farouches défenseurs, ou une présence dans les réseaux sociaux.
Ces espaces sont très prisés par les supporters et les ultras pour suivre les actualités des clubs et surtout faire des commentaires des résultats, des recrutements... Dans le cadre de l’usage des sites et réseaux sociaux, les supporters rentrent en interaction "à distance".
D’abord, certains supporters font des montages en vidéo ou en image sur les rivaux, se moquant de leur déboire, et pour les montrer dans des positions insolites, les autres antagonistes ripostent et puis les discussions s’animent et n’en finissent pas.
La guerre médiatique des supporters ne s’arrête pas et chaque jour un lot de vidéos et de photos est soumis aux commentaires des usagers de la toile. L’interaction entre les groupes et les supporters rivaux se prolongent.
2.Que pensez-vous du volet solidaire dévoilé par certains ultras à travers la collecte de dons et le lancement des campagnes de solidarité ?
Les ultras ne sont pas déconnectés de ce qui se passe autour d’eux. Ils en font partie et sont produits de la société et bien évidement, en ces temps difficiles, l’élan de solidarité s’est traduit par des actions concrètes qui montrent l’autre visage des supporters, qui ne se réduit pas à "des machines hurlantes" ou des groupes qui s’adonnent à des actes de violence.
En effet, les supporters au Maroc, entre autres, ont participé à la collecte des dons aux nécessiteux et ont distribué des denrées alimentaires aux plus démunis, et certains ont fait des banderoles et des "tags" pour soutenir les soignants et le personnel qui sont au premier front de la lutte contre la pandémie.
3.Comment le mouvement ultra s'est-il adapté à la nouvelle situation ?
L’activisme ultra s’est déjà bien adapté à la situation. C’est vrai, qu’ils sont malheureux et en "manque" d’être au stade qui est désormais leur vraie place. Cependant, leur mobilisation est toujours de mise dans les discussions individuelles entre famille et amis, ainsi qu'elle est collectivement visible sur les réseaux sociaux, à travers des communiqués, des écrits et des vidéo-conférence avec joueurs et dirigeants.
On trouve même des pétitions et des manifestations de prise de positions à l’égard des décisions de clubs de la fédération et des "hashtag", pour faire valoir un droit ou exprimer un mécontentement ou une opinion.