"Le mouvement séparatiste perturbe la libre circulation du flux commercial et les déplacements entre deux Etats souverains, le Maroc et la Mauritanie, pour faire valoir une position politique, menaçant ainsi les efforts de consolidation de la paix menés de bonne foi par le Maroc et les Nations-Unies", a déclaré à la MAP M. Majid, qui est également directeur du Campus de Tanger de l’Université de la Nouvelle Angleterre.
Pour cet auteur de plusieurs ouvrages en politique et en histoire, la crise provoquée par le "polisario" montre que "les entités non-étatiques, auto-proclamées et juridiquement inexistantes n'ont aucune place dans l'ordre mondial actuel, d'autant plus que le monde est aujourd’hui confrontés à un certain nombre de défis majeurs, allant de la pandémie de Covid-19 à la menace constante de terrorisme au Sahel".
Evoquant par ailleurs, le règlement de la question du Sahara, l’expert maroco-américain a rappelé que depuis plusieurs années déjà, SM le Roi Mohammed VI a promu l’autonomie au Sahara dans le cadre de la régionalisation avancée dans le Royaume, notant que l’autonomie est "l’unique voie qui permet aux habitants du Sahara de gérer leurs affaires locales et de s’investir en toute liberté dans leur communauté".
"Parler maintenant d’un référendum au Sahara, surtout à la lumière de la reconnaissance par la communauté internationale de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, est un vœu pieux – et dangereux. Ce genre de revendication prolonge tout simplement les tensions inutiles qui ne mènent à rien", a-t-il dit.
Pour M. Majid, la région du Sahara et ses habitants ont tout à gagner en étant une économie dynamique et une porte d’entrée vers le reste de l’Afrique. "Quiconque se soucie réellement du Sahara et de ses habitants doit adhérer incessamment à l’initiative Royale. Car trop de temps a déjà été gaspillé", a-t-il affirmé.
S’agissant de l’ouverture par plusieurs pays africains et arabes de Consulats dans les villes de Laâyoune et Dakhla, Anouar Majid a noté que ces pays "prennent non seulement une position diplomatique forte, mais agissent également avec sagesse", en ce sens que le Sahara marocain borde une région instable, où les éléments d’Al-Qaïda, de Daech et d’autres organisations terroristes ont fait des percées.
"Il faudra beaucoup d’efforts concertés et de coopération entre les pays de la région et le Maroc, ainsi que la France et les États-Unis, pour tenir ces forces du mal éloignées et protéger les routes commerciales qui sont si importantes pour les moyens de subsistance des populations de la région", a-t-il relevé.
Evoquant le rôle de l’Algérie dans la perpétuation de ce différend régional, M. Majid a estimé que ce pays voisin "pourrait aisément jouer un rôle clé dans la résolution" de ce conflit "en arrêtant de donner refuge aux séparatistes, cesser de les soutenir et aider à négocier leur intégration au sein de la mère-patrie, le Maroc".
"Une résolution de ce conflit est dans le meilleur intérêt à long terme des deux pays. Dans l’état actuel des choses, le conflit bloque l’émergence d’un partenariat solide qui pourrait promouvoir leur avenir commun", a-t-il conclu.