C'est le cas des initiateurs de la startup basée à Kénitra "Jiblim3ak", qui a déployé un concept novateur de courses et de livraison à domicile, qui a pour objectif de simplifier la vie des résidents et de fournir une solution rapide et efficace aux entreprises et aux particuliers en mobilité réduite, pressés par le temps ou ne disposant pas d'un véhicule.
Cette petite entreprise a commencé par une idée simple qui s'est transformée graduellement en une application mobile qui répond aux demandes des clients. Les promoteur du projet ont commencé par le recrutement de deux livreurs et mobilisé deux motos. Et depuis, le concept n'a eu de cesse de se développer et de remporter un franc succès auprès des habitants de la capitale du Gharb.
Pour le fondateur de la startup, Yasser Chouma, la livraison à domicile n'était pas une pratique courante à Kénitra sous la forme mondialement connue car les clients avaient souvent recours aux concierges pour se faire livrer. Cela s'est mis à changer petit à petit, en mettant à leur disposition un système fluide et performant grâce aux immenses opportunités offertes par la technologie. Il suffit désormais d'un simple clic pour se faire livrer tout ce dont on a besoin, explique-t-il dans un entretien à la MAP.
Yasser se rappelle encore des débuts difficiles et des longs moments de doute qu'il a traversés. "Nous devions faire face à tous les entraves surtout que le concept est nouveau et inhabituel dans plusieurs villes du Royaume".
"Nous avons commencé par une seule moto et nous avons eu recours aux taxis pour faire livrer nos clients", a-t-il raconté. "Nous avions un souci majeur: protéger notre part de marché et préserver la confiance de nos clients".
"Jour après jours, notre portefeuille clients s'élargit grâce à notre rigueur et notre savoir-faire, puisque nous livrons à temps et à des tarifs raisonnables pour préserver notre place dans un marché qui connait une concurrence rude", a-t-il fait observer.
"Si nous étions seulement deux personnes au lancement du projet, nous sommes actuellement une trentaine de personne à entretenir ce rêve qui grandit de jour en jour", s'est réjoui Yasser, précisant que l'équipe se compose majoritairement de jeunes "dynamiques et très scrupuleux concernant le respect des délai de livraison et la satisfaction des clients".
S'agissant du volet communication, il a souligné que l’application "Jiblim3ak" s’appuie essentiellement sur la compréhension et l’assimilation des demandes et exigences des clients pour rendre le service plus efficace.
"Je peux affirmer que nos clients sont satisfaits, puisque nous n’avons affronté depuis notre lancement aucun problème ou réclamation majeure", a assuré fièrement le jeune patron, notant que les clients se concentrent essentiellement dans la ville Kénitra et ses environs, dans l'espoir de couvrir ultérieurement d'autres parties du pays.
Cependant, a-t-il soulevé, le développement de tout concept "n'est pas une mince affaire car cela doit se faire de manière bien étudiée, à travers une meilleure assimilation des besoins du marché, leur adaptation aux capacités propres de l'entreprise et la préservation de la qualité des prestations, qui reste le véritable standard de tout projet d'élargissement".
Le directeur de la startup a estimé que les pouvoirs publics sont appelés à accompagner les TPE en facilitant l'accès aux financements et aux crédits avec des taux incitatifs, du fait que "toute petite entreprise est condamnée à la disparition si elle n'est pas soutenue au départ".
"On ne peut en aucun cas prétendre pouvoir concurrencer les sociétés internationales spécialisées dans les services de livraison présentes au Maroc, parce qu'elles ont des moyens énormes et une grand capacités d'implémentation dans toutes le régions du pays", a admis Yasser.
En revanche, le jeune entrepreneur plaide pour la réglementation du secteur de la distribution et la livraison à domicile au Maroc pour protéger les TPE marocaines contre la concurrence déloyale des multinationales, qui couvrent tout le territoire national et qui offrent leurs services à des prix plus compétitifs.
Ces dernières disposent d'une plus grande expérience et de ressources financières et logistiques incomparables, ce qui rend nulle toute ambition de concurrence avec ces mastodontes, dissuade l'arrivée du capital-risque et décourage tout jeune de s'aventurer dans ce domaine, a-t-il constaté, avant de conclure par un appel à "un appui effectif de la part de l'Etat".