«La crise de la Covid-19 devrait être un tournant géopolitique majeur», a souligné M. Amrani lors d'un Webinar virtuel consacré à la coopération Sud-Sud en temps de pandémie et post-covid-19, initié par l'Institut Amadeus.
Le diplomate marocain a fait constater qu'«à cause de la pandémie, les économies ont été impactées, la croissance a ralenti et les systèmes de santé ont été mis à rude épreuve, mais tant que l'unité prévaut sur les divisions et la solidarité sur l'égoïsme, on pourra aller de l'avant», mettant l'accent sur l'importance de se réunir et d'engager un dialogue sans tabous ni complexes entre les pays du Sud.
Il a estimé, à cet égard, qu'à l'ère de la mondialisation, l'intégration régionale reste un outil essentiel car «aucun pays seul ne peut pas faire face aux défis de l'après Covid-19, d'où la nécessité de travailler et de planifier ensemble».
Rappelant que l'intégration maghrébine reste un projet inachevé, l'ambassadeur a jeté la lumière sur des exemples d'intégration réussies en Amérique latine et en Afrique, tels que la Communauté économique des pays d'Amérique du Sud (Mercosur) et la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Le diplomate a, par ailleurs, mis en exergue l'expérience marocaine durant cette crise sanitaire, notant que le Royaume, qui a apporté son aide à plus de 20 pays africains, dispose d'un leadership guidé par les valeurs de solidarité avec les autres pays du continent.
S'exprimant pour la même occasion, la vice-ministre des Affaires Étrangères d'Argentine, Carola Ramon Berjano, a relevé pour sa part que les pays du Sud peuvent tirer plusieurs enseignement de la crise du coronavirus, faisant observer que que le monde est désormais plus que jamais interconnecté, ce qui nécessite le renforcement de la coopération aussi bien à l'intérieur de chaque pays, qu'entre les différents pays et régions du globe.
Mme Ramon Berjano, également membre du Comité exécutif du Conseil argentin des relations internationales, estime que le rôle des gouvernements est essentiel dans le contexte actuel afin d'instaurer des politiques publiques efficientes, notamment en soutenant les couches les plus vulnérables.
De son côté, l'ancien Premier ministre centrafricain, Martin Ziguele, a insisté sur l'importance d'investir dans le capital humain, assurant que la formation est un moyen indispensable pour permettre aux jeunes de jouer le rôle qui leur échoit dans le développement des pays africains.
Le plus grand problème de l'Afrique n'est pas celui des ressources financières en premier lieu, mais celui des stratégies et des politiques publiques efficientes qui peuvent résoudre les problèmes basiques du continents liés aux infrastructures, dit-il, notant qu'il s'agit par la suite d'assurer un développement durable et inclusif.