Modérée par l'expert en stratégie et en diplomatie économique et directeur général d'Africa Lion, Amine Laghidi, cette visioconférence, placée sous le thème “Afrique, Asie et Amérique du Sud (3A): Redynamiser les partenariats Sud-Sud et penser l’après Covid”, a été l’occasion pour l’ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, Youssef Amrani de souligner l’importance de la coopération Sud-Sud, notamment durant cette crise, estimant que la pandémie du Covid-19 doit constituer un tournant géopolitique décisif.
En effet, un pays seul ne peut pas faire face à la crise engendrée par la pandémie, qui se poursuivra durant les années à venir, d’où la nécessité de mettre en place une gestion responsable et concertée, a relevé M. Amrani, mettant l’accent sur l’initiative de SM le Roi Mohammed VI portant sur l’envoi d’aides médicales à plusieurs pays africains, en vue de soutenir leurs efforts dans la lutte contre la pandémie.
Bien que les économies aient été impactées, que les perspectives de croissance aient reculé et que les systèmes aient été mis à rude épreuve, l’élément humain doit toujours demeurer au centre des priorités, a-t-il insisté, rappelant que le Souverain a érigé la dimension humaine en priorité dans la gestion de la crise au Maroc.
Pour sa part, l’ancien Premier ministre haïtien, Laurent Lamothe, a salué le “combat permanent et continu” du Maroc face à la pandémie, estimant qu’il représente un modèle à suivre pour les pays des caraïbes compte tenu des “étapes concrètes” prises par le Maroc pour bien aborder la phase post Covid-19, notamment en termes de perspectives de vaccination.
S’agissant de la coopération Sud-Sud, il a précisé qu’elle fait aujourd’hui face à deux défis majeurs, à savoir la nécessité de renforcer l’intégration, la coopération, la collaboration et la solidarité, en plus du défi économique engendré par la crise sanitaire, qui nécessite une approche concertée et bien étudiée.
Par ailleurs, l'ancien premier ministre de la République Centrafricaine, Martin Ziguélé, a évoqué la nécessité de faire avancer l’intégration et de renforcer la solidarité, afin que les pays qui sont en surplus de ressources investissent dans les autres pays, ainsi que l’importance de bénéficier de la technicité et l’expertise de part et d’autre, donnant l’exemple du Maroc qui, à travers l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), a formé une génération de cadres pour la Centrafrique.
Quant à Carola Beatriz Ramon, membre du comité exécutif du conseil argentin des relations internationales, elle s’est arrêtée sur quatre leçons qui, selon elle, doivent être tirées de cette pandémie et guider la phase post-Covid-19.
Il s’agit de réaliser à quel point les pays sont interconnectés et de saisir le pouvoir de la mondialisation, d’accorder plus d’importance à la coopération et oeuvrer pour le renforcement du rôle des institutions multilatérales, de se rendre compte du rôle du gouvernement qui est essentiel pour mettre en place une politique publique efficiente, en plus de fournir des efforts en termes d’accès à la technologie.
Organisés par l’Institut Amadeus, les "MEDays Talks", placés sous le thème "Dans le sillage de la Covid-19: Ripostes, reprise et disruption", se tiennent du 10 au 17 novembre en format virtuel à raison de deux panels par jour, et connaissent à l’instar du "Forum MEDays", la participation de personnalités internationales de renom, qui prendront part à des discussions et des débats sur les grands sujets d’actualité.
A l’image des sujets traditionnels du "Forum MEDays", le continent africain constitue l’élément central des discussions des "MEDays Talks", une occasion devant permettre d'explorer les opportunités qui s’offrent à l’Afrique post-Covid, aux leçons à en retenir, à l’importance de la technologie digitale dans le développement économique et social du continent, sans oublier le rôle crucial des partenariats Sud-Sud pour les pays en développement.