Depuis la fermeture des cafés et des restaurants à la mi-octobre en raison d'un reconfinement "allégé" décrété pour faire face à la flambée de la Covid-19, la livraison à domicile et le takeaway sont à nouveau prisés par les européens qui peuvent faire leurs commandes en quelques clics et en toute sécurité.
Déjà lors du premier confinement, ces deux modes alternatifs de restauration ont connu un véritable boom. Les restaurateurs contraints de fermer boutique ont dû s'adapter aux changements imposés par la pandémie pour poursuivre leur activité, même de façon réduite.
Bon nombre de restaurants, même gastronomiques, se sont ainsi lancés dans ce créneau pour limiter les dégâts et faire profiter les gourmands et les gourmets de leurs plats préférés.
Alors que certains se sont tournés vers les plateformes de livraison de repas à domicile en ligne ou sur application comme "Delivroo", "Takeaway", ou encore "Uber eat", d'autres ont préféré développer leur propre système de livraison, avançant que les plateformes prennent une importante commission sur chaque plat.
Par ailleurs, plusieurs initiatives ont vu le jour pour aider le secteur de l'horeca (hôtellerie, restaurants et cafés) à faire face à cette crise sans précédent, en permettant aux clients de s’y retrouver parmi les restaurants ouverts, fermés, qui livrent à domicile ou proposent des repas à emporter.
C'est le cas de "Soutenons Horeca", un service de commande en ligne gratuit dans la région belge de Mouscron et de Mons en Wallonie, qui met les clients en contact avec leur restaurant favori.
"En cette période difficile, tout le secteur de l'horeca a dû se réinventer. Dans ce contexte, nous avons mis en place un site web qui recense l'ensemble des restaurants qui continuent à fonctionner malgré la fermeture", explique à la MAP Baptiste Hassens, co-fondateur de la société derrière l'initiative “Soutenons Horeca”.
Selon M. Hassens, cette action permet aux restaurateurs de gagner en visibilité et à la population de s'y retrouver parmi l'offre de livraison à domicile et de l'emporter.
A travers cette initiative solidaire, "notre but est de fournir gratuitement un accès à la plateforme", ajoute-t-il, notant que le site met aussi à disposition une rubrique qui permet de faire des commandes en ligne.
D'autres services consistant à développer des cartes de géolocalisation des restaurants et cafés offrant des services d’enlèvement et de livraison des repas ont été également mis sur pied en Belgique, en soutien aux restaurateurs durement touchés par la crise du coronavirus.
Avec le changement des habitudes des consommateurs en temps de pandémie, le concept des "restaurants fantômes", né outre-Atlantique, a également pris de l'ampleur ces derniers mois dans le plat pays. Ces "restaurants virtuels" sans murs ne sont accessibles que sur Internet et cuisinent exclusivement pour les services de livraison à domicile ont connu un essor considérable depuis le début du confinement.
Face au succès du takeway et de la livraison à domicile, les groupes de grande distribution n’hésitent pas, eux aussi, à surfer sur cette tendance.
Hanne Poppe, responsable presse chez un groupe de grande distribution belge, relève que l'enseigne a lancé son propre service de livraison de repas à domicile, qui repose sur un nouveau concept alimentaire s'inscrivant dans " le contexte des frontières de plus en plus floues entre l'horeca et le retail, avec des projets mixtes qui s’entrecroisent".
"Pour nous, ce nouveau concept, cette «cuisine de commodité », est une réponse à la demande des consommateurs pour des repas rapides, frais et sains, loin des fast food", précise-t-elle dans une déclaration à la MAP.
Ce service lancé dans un premier temps dans la région de Bruxelles est un projet pilote que "nous évaluerons et affinerons probablement encore pendant les prochaines semaines".
"Nous voulons certainement apprendre de cette expérience : comprendre le client et voir comment nous pouvons lui faciliter la vie", ajoute Mme Poppe.
La pandémie du coronavirus, qui a favorisé le boom du takeaway et de la livraison à domicile, a engendré des mutations dans les habitudes des consommateurs qui privilégient de plus en plus les achats via les canaux numériques au détriment des petits commerces et des indépendants, qui s'ajoutent à la masse des grands perdants de cette crise.