"Le mercredi 4 novembre 2020 est un jour important pour les relations entre le Maroc et les Émirats arabes unis avec l’ouverture du consulat général émirien dans le Sahara marocain, plus précisément dans la ville de Laâyoune, que d’aucuns qualifient de perle du sud du Maroc”, souligne M. Poli, également avocat et professeur à l’université de Corse.
Selon l'expert français, cet acte "diplomatique majeur", qui illustre "les liens forts avec les Émirats arabes unis", s’inscrit dans la continuité des relations diplomatiques intenses entre les deux pays, nouées par le fondateur des Émirats arabes unis, Cheikh Zayed ben Sultan Al Nahyane et feu SM Hassan II, poursuivies aujourd’hui par Cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane, président des Émirats Arabes Unis, et SM le Roi Mohammed VI.
Et l’ouverture de ce consulat général vient illustrer aussi le fait que depuis toujours le Maroc est considéré comme un "partenaire stratégique et historique" par Abou Dhabi et concrétise la volonté commune de Rabat et Abou Dhabi de renforcer leur coopération, affirme l'expert en géopolitique.
D'après lui, avec cette inauguration, "la diplomatie marocaine démontre de nouveau, après son implication dans la réconciliation libyenne, par les accords de Bouznika en septembre 2020, qu’elle est un acteur essentiel des relations internationales et un repère dans un monde d’instabilité".
M. Poli rappelle aussi qu’au sein de la communauté internationale la "marocanité" de cette partie du Sahara "fait de moins en moins de doute", comme en témoigne l’implantation dans les villes de Laayoune et de Dakhla d'une quinzaine de représentations consulaires de pays africains.
L'inauguration du consulat émirati porte leur nombre à seize au total, observe l'expert international, faisant remarquer que les Émirats arabes unis sont le premier pays arabe à agir en ce sens, ce qui est de "bonne augure et devrait inciter beaucoup d’autres capitales arabes à suivre cet exemple".
En agissant de la sorte, Abou Dhabi donne un "signal fort" aux autres pays arabes, en mettant en évidence les droits historiques du Royaume et la réalité du rôle et de la place "essentiels" du Maroc comme acteur de stabilité et de gestion sereine des conflits latents, comme dans celui de prévention des risques de déstabilisation de l’ensemble de la zone par des éléments mus par une seule logique de désordre, souligne l'expert en géopolitique.
"On le sait, on le voit tous les jours, aucun pays ne peut se considérer à l’abri d’évènements qui se passent loin de chez lui. Le maintien de zones de conflits et/ou d’instabilité contribue à rendre l’ensemble du monde moins sûr. Dès lors, les pays à l’histoire longue, comme le Royaume du Maroc, ne peuvent qu’être des acteurs clé de la stabilité générale”, affirme ce membre du conseil scientifique de l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris, pour qui l’état actuel des relations internationales impose l’union de tous, et particulièrement celle des pays arabes, dont le Maroc est un "membre éminent".
Cette union, estime-t-il, est d’autant plus nécessaire que tous doivent faire face aux assauts d’une mondialisation, en relevant que le Maroc a un "rôle essentiel" à jouer, avec d’autres, dans le concert des nations, "ce qu’ont compris les Émirats arabes unis en poursuivant une relation privilégiée avec le Royaume, dont la vitalité est démontrée aujourd’hui par l’ouverture de ce consulat général au cœur du Sahara marocain".
Aux yeux de M. Poli, "loin d’être anecdotique, cette action est un message donné au monde, et au monde arabe en particulier, sur l’importance de cultiver des liens forts pour le bien commun, mais également une reconnaissance de la réalité des frontières historiques du Royaume et de son droit inaliénable à la protection et à la défense de son intégrité territoriale".