En effet, les célébrations grandioses ont été interdites de même que les imposantes expositions de sculptures religieuses alors que dans de nombreux États fédérés, les prières sont devenues virtuelles.
Dans plusieurs villes, des barricades de police ont été installées autour des lieux de culte habituellement animés pour éviter les grands rassemblements comme c’est le cas lors de la célébration, fin octobre, de la très populaire fête de Dussehra dans le nord de l'Inde où les rassemblements ont été largement bannis par les autorités.
Cependant, la tâche ne semble pas aisée pour contrôler les centaines de millions d’Indiens qui s’apprêtent à célébrer le Diwali, le festival hindou le plus grand du pays.
Même si le gouvernement reconnait que le festival, prévu à la mi-novembre, permettrait de ressusciter une économie en berne, il s'inquiète en revanche que les gens s’entassent dans les lieux de festival sans aucun respect de la distanciation sociale et des protocoles sanitaires.
Des préoccupations ayant incité le Premier ministre indien Narendra Modi à s'adresser à la nation dans un discours, mettant en garde contre "tout laxisme" pendant la saison des fêtes qui pourrait mettre à rude épreuve le système de santé indien, déjà submergé par la deuxième vague de Covid-19.
En fait, l'Inde pointe derrière les États-Unis en termes de nombre d’infections à la Covid-19 avec plus de huit millions de cas confirmés dont plus de 124.000 décès.
Quelques semaines à peine après que l'Inde est sortie d'un confinement sévère et commencé à réduire légèrement le nombre quotidien des nouvelles infections, la saison des festivals fait craindre qu'une nouvelle vague ne vient porter l’estocade aux gains durement gagnés.
L'État du sud du Kerala est l’exemple frappant de ce regain massif des contaminations. En juin dernier, l'État côtier a été applaudi pour avoir pu aplatir la courbe, méritant ainsi une appréciation mondiale même de la part des Nations Unies. Mais dans un revirement malheureux, Kerala se présente désormais comme le deuxième pire État en termes de nombre de cas de coronavirus actifs dans le pays.
Un échec de contrôle de la pandémie justifiée, selon le ministre indien de la Santé, Harsh Vardhan, par "une négligence grave lors célébrations de 10 jours du festival Onam" organisé vers la fin du mois d'août . Depuis lors, les infections signalées y ont augmenté de cinq fois, dépassant de loin la tendance nationale.
La mauvaise expérience du Kerala a alarmé les experts de la santé qui craignent que le même scénario se répète lors des festivités de Diwali dont les préparatifs vont bon train par une grande partie des Indiens.
Le Diwali ou Deepavali (en sanscrit) est l'un des festivals célébrés dans le sous-continent indien, durant lequel les Hindous se parent de leurs plus beaux atours, les maisons et temples s’ornent de guirlandes lumineuses multicolores et les feux d’artifices illuminent les nuits du festival.
Le Diwali commémore d’après la mythologie indienne la victoire du Lord Rama avec l'aide du roi-singe Hanuman, sur le démon à dix têtes Ravana et son retour triomphal à son royaume à la cité d’Ayodhya.
A l’arrivée de Diwali, la qualité de l’air se dégrade considérablement dans les différentes localités indiennes en raison des millions de pétards et autant de bougies allumées à cette occasion.
Le ministre de l'Environnement de Delhi, Gopal Rai, a exhorté mardi les festivaliers à éviter autant que possible de faire exploser des pétards lors du Diwali et ce, dans l'intérêt de la santé publique et de l'environnement.
Le gouvernement a décidé de geler les festivités de cette année. Toutefois, la mise en œuvre des décisions des autorités publiques semble tâche ardue dans ce pays-continent où des centaines de millions d’habitants s’apprêtaient déjà aux fêtes depuis des mois en dépit de la persistance de la pandémie.