La dernière dégradation en date a été celle subie par la statue du général Baquedano, un monument située au centre la Plaza Italia à Santiago, épicentre des manifestations au Chili, a ravivé les débats autour de l'impératif de la préservation des vestiges historiques en procédant notamment à leur déplacement et leur exposition dans des environnements "moins hostiles".
Le monument érigé en l'honneur du général Manuel Baquedano, héros de la guerre du Pacifique (1879-1883), avait été peint en rouge, en octobre dernier, par les manifestants et a été restauré par les autorités quelques heures plus tard.
Réuni à ce sujet, le Conseil des monuments nationaux, a décidé d'adopter "davantage de mesures pour garantir la sécurité du monument" tout en affirmant que la statue ne devrait pas bouger de l'endroit où elle se trouve, alors que l'armée chilienne avait demandé de l'héberger dans un espace "plus sûr".
Selon les experts de ce conseil, en charge de la préservation des monuments historiques au Chili, "la sculpture, les reliefs et la base de la statue, n'ont pas souffert de dommages structurels".
Du côté du gouvernement, retirer la statue du rond-point située au milieu de la Plaza Italia n'est pas envisageable. Pour le porte-parole du gouvernement, Jaime Bellolio, cette action serait "une marche arrière face au vandalisme".
Depuis le début de la flambée sociale le 18 octobre 2019, des inscriptions, des graffitis et même des peintures aux couleurs des protestataires ont envahi plus de 800 monuments et édifices patrimoniaux, selon le Conseil des monuments nationaux, qui relève du ministère des Cultures, des Arts et du Patrimoine du Chili.
Le centre de la capitale Santiago a été l'une des zones les plus touchées par les dégradations, notamment de monuments historiques.
Avant la confinement instauré en raison de la pandémie du COVID-19, plusieurs œuvres avaient quasiment disparu sous des rayures, des éléments peints à la bombe ou des collages alors même que certains ont été déformés et fissurés.
A Plaza Italia, rebaptisée Plaza Dignidad par les manifestants, des individus encagoulés avaient tenté le 31 décembre dernier de démolir le monument du général Manuel Baquedano dans une scène retransmise et observée en direct par des milliers d'utilisateurs les réseaux sociaux et les chaînes de télévisions.
En novembre de l'année dernière, le siège historique abritant le Rectorat de l'Université Pedro de Valdivia avait été incendié, au centre de Santiago du Chili, à quelques dizaines de mètres d'une grande manifestation à Plaza Italia.
Les monuments historiques présentent, dans leur majorité, des dommages mineurs, tels que des rayures ou du verre brisé, bien qu'il existe également des lieux affectés par des incendies ou des risques d'incendie.
La région métropolitaine concentre le plus grand nombre de monuments avec des rayures, suivie de Valparaíso, Antofagasta et de Coquimbo.
Pour le Conseil des monuments nationaux, il s'agit de "biens patrimoniaux qui font partie de notre histoire, de notre héritage et de notre mémoire, et que nous devons sauvegarder pour les générations futures".