Dans un effort de maintenir la tête hors de l’eau, le monde sportif a été contraint de revoir ses règles et ses usages et puiser dans le virtuel pour sauver ce qui peut l’être.
Télétravail, enseignement à distance, compétitions sportives virtuelles, le numérique n’est plus une option en cette période de crise qui implique notamment le respect de la distanciation physique, mais est devenu une nécessité absolue pour maintenir l’activité, notamment dans le domaine du sport.
Au niveau mondial, la résistance s’est organisée face à la pandémie et ses restrictions à travers un premier événement sportif qui n’est pas des moindres, un Grand Prix virtuel de la catégorie reine des sports automobiles, la F1. Organisé à l’initiative de Jean-Eric Vergne, double champion de Formule électrique et ancien pilote de F1, ce premier GP virtuel a connu la participation de plusieurs pilotes chevronnés de la discipline ainsi que des gamers du monde entier qui se sont affrontés derrière les volants de consoles ou de PC, à la place du bitume des circuits de la F1.
La F1, mais aussi la Formula-E, la Nascar, le football, le basket ou la voile, les championnats virtuels se sont multipliés, à l'initiative des fédérations, de sportifs ou de personnalités de l'e-sport.
Le football, le sport le plus populaire au monde, a trouvé la parade pour déjouer les plans du coronavirus en s’installant également dans le monde virtuel à travers des matchs et même des championnats, à l’instar de la Liga virtuelle qui a connu la participation de 18 clubs parmi les 20 évoluant à la première division du championnat espagnol et remportée par le Real Madrid.
Au Maroc, par souci de solidarité, les deux clubs phare de la Botola Pro, le Raja et le Wydad ont pris l’initiative pendant le confinement d’organiser deux matchs virtuels contre le coronavirus pour collecter des fonds au profit de l’élan national de solidarité en faveur du Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus.
Plusieurs événements sportifs ont quitté le monde réel pour se retrouver sur les plates-formes numériques, à l’instar du 1er championnat arabe virtuel de taekwondo (catégorie Poomsae) organisé par le Maroc et le championnat du monde scolaire virtuel de taekwondo.
De l’importance du rôle que joue actuellement le virtuel dans le maintien de l’activité sportive, le directeur technique du Comité national olympique marocain (CNOM), M. Hassan Fekkak a indiqué que le recours aux opportunités qu’offre le virtuel n’est plus une option car il a permis de maintenir le lien avec les sportifs, les fédérations et les directions techniques, ainsi que de fluidifier le travail administratif au sein du CNOM.
L’outil numérique, a-t-il expliqué dans une déclaration à la MAP, a aussi été utile pour tenir des réunions avec les directions techniques afin de connaître leurs programmes de travail, la manière de préserver la santé des pratiquants dans les clubs et des athlètes engagés dans les compétitions de haut niveau.
Selon M. Fekkak, le virtuel est devenu indispensable dans le domaine sportif car il permet de maintenir l’activité sportive en cette période difficile, citant à cet égard l’apport des plates-formes digitales dans la mise en place de formations au sein du CNOM qui est en train de les digitaliser au profit des entraîneurs, des athlètes et des dirigeants des clubs et associations sportives pour réduire les activités présentielles à seulement 20%.
"L’intégration du numérique en matière de sport est une évidence et on ne peut pas faire d’économies sur ce volet", a affirmé le responsable marocain, citant l’exemple de la Fédération royale marocaine de karaté et celle du taekwondo qui ont donné la possibilité aux entraîneurs au sein des associations sportives de donner des cours en ligne pour les adhérents, de passer les examens de passage de grade en ligne et même un tournoi national virtuel, une démarche qui a eu un impact positif auprès des pratiquants et des athlètes.
Pour M. Fekkak, le virtuel est un moyen efficace à mettre au profit de la pratique sportive, appelant à développer davantage cet outil et de l’intégrer dans le domaine sportif.
Après un arrêt abrupt pendant le confinement et la montée en force des mesures de restrictions, le monde du sport s’est réinventé et a trouvé des solutions pour poursuivre son activité et rester proche des spectateurs et des fans en puisant dans la boîte à outil numérique qui, certainement, lui a été très utile.