«Les Canadiens se préoccupent de ce qui se passe chez nos voisins du sud. On se prépare et on regarde», a affirmé le Premier ministre canadien Justin Trudeau dans des déclarations à la presse.
A la veille du scrutin, cette échéance électorale est ouverte sur toutes les options. Alors que les sondages donnent une avance au candidat démocrate Joe Biden, une victoire surprise du président sortant Donald Trump à l’image de 2016 n’est pas à exclure.
Justin Trudeau dit que son gouvernement se prépare à de possibles perturbations aux États-Unis si le résultat de l’élection de ce mardi est «moins clair».
«Nous devons être prêts, quel que soit le résultat», a-t-il répondu aux journalistes qui l’interrogent sur la campagne électorale américaine.
Le président Donald Trump a à maintes reprises dénoncé le vote par la poste, estimant qu’il y aura de la fraude. Il a aussi refusé de s’engager à un transfert pacifique du pouvoir si les résultats sont serrés.
Au cours de la semaine dernière au terme d’une conférence virtuelle avec le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le chef de l’exécutif canadien a indiqué qu’Ottawa fera preuve de prudence avant de reconnaître officiellement la victoire d’un candidat lors de l’élection présidentielle aux États-Unis.
«Nous allons regarder la situation évoluer aux États-Unis, comme cela se fait tous les quatre ans depuis très longtemps. Nous avons confiance dans la démocratie américaine de bien gérer le processus », a-t-il fait savoir.
Il a à cet égard rappelé «des situations, notamment en 2000 où cela a pris quelques semaines avant de pouvoir déclarer un résultat final. Nous allons continuer de suivre les protocoles mis en place depuis très, très longtemps pour respecter le choix démocratique et le processus qui se déroulera aux États-Unis».
Outre le volet diplomatique, les Canadiens sont attentifs aux élections américaines en raison des relations économiques étroites qui unissent les deux pays.
Les États-Unis sont le plus important partenaire économique d’Ottawa. En plus de l’accord du libre-échange nord-américain, les deux pays partagent la plus longue frontière terrestre du frontière au monde, avec près de 8900 km, ainsi que des échanges commerciaux totalisant 2,4 milliards de dollars par jour.
Par ailleurs, le Canada accueille le plus grand nombre d’Américains en âge de voter hors des États-Unis. Environ 620.000 électeurs américains vivent au Canada, mais seulement 33.000 d’entre eux ont voté en 2016, lors des dernières élections, selon le rapport d’analyse du programme d’aide au vote fédéral du gouvernement américain.
Le poids des expatriés américains pourrait s’avérer important dans certains États clés et faire pencher la balance au profit de l’un des deux candidats en lice.
C’est dans ce sens que des campagnes ont été organisées par les partisans aussi bien des républicains que des démocrates pour tenter de convaincre les expatriés américains au Canada d’exercer leur droit de vote.
En attendant le jour J, les Canadiens continuent de suivre la campagne américaine et les médias locaux rivalisent avec des reportages, des entretiens, des dossiers sur les enjeux polarisants du scrutin et sur l’actualité américaine foisonnante.