Intervenant en «guest speaker» d’un webinar, organisé à l’occasion des festivités de l'Aïd Al-Mawlid Annabawi par la Fondation sous le thème «Personnages soufis en Afrique du Sud, Cheikh Seraj Hendricks : L'histoire d’une famille savante», M. Amrani a affirmé que l’initiative de cette conférence démontre l'intérêt que porte la branche sud-africaine de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains pour son environnement islamique et non islamique et ce, conformément aux principes et objectifs pour lesquels elle a été créée.
Fief d’un rayonnement soufi d’exception, le Maroc, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, commandeur des croyants, conjugue depuis des millénaires et dans la plus parfaite des synergies, la dimension morale et spirituelle autour d’un seul et même pilier identitaire, affirme-t-il.
Et d’expliquer que dans l’ensemble de ses versants, la voie marocaine d’une spiritualité apaisée n’a eu de cesse de se dessiner dans l’ouverture, la compassion et le partage, soulignant qu’aujourd’hui encore plus qu’hier, le respect des valeurs d’un Islam de solidarité et de tolérance participe à l’édifice tant nécessaire d’une unité fraternelle qui ne connait ni frontière ni nationalité.
Evoquant la bataille que l’humanité mène contre la pandémie Covid 19, le diplomate marocain a tenu à souligner que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, convaincu en cela des nobles valeurs éthiques de l'islam de compassion (rahma), de partage et de solidarité, a ordonné l'envoi d'une aide médicale pour aider plus de 20 pays africains dans leurs efforts souverains pour lutter contre le coronavirus.
Il s’est longuement attardé sur les fondamentaux marocains basés sur des constantes. Il s’agit, a-t-il dit, de l'école de pensée Malékite, de la loi islamique (Achaaria) et du soufisme sunnite (d'Al Junaid), précisant que les trois constantes partagent la compréhension, la modération et l'unité absolue.
L’Ambassadeur a, à cette occasion, dépeint les particularismes d’un héritage religieux marocain qui allie dans sa synthèse non seulement l’attachement à une croyance et a des préceptes mais également les convictions altruistes et les valeurs humanistes d’un soufisme d’excellence.
Il estime à ce propos que le soufisme a joué un rôle très important à la fois religieusement et politiquement dans la préservation de l'islam modéré au Maroc, à la faveur de son ouverture aux autres, sa tolérance, sa flexibilité et sa modération.
Relevant que les Zaouias ont eu des rôles politiques tout au long de l'histoire marocaine, que ce soit dans le renforcement de l'unité nationale ou dans la mobilisation et la défense des frontières nationales, M. Amrani a dépeint les particularismes d’un héritage religieux marocain qui allie dans sa synthèse non seulement l’attachement à une croyance et à des préceptes, mais également les convictions altruistes et les valeurs humanistes d’un soufisme d’excellence.
«Des côtes atlantiques et méditerranéennes jusqu’au Sahara, le Royaume est parsemé d'un large éventail de sites saints et sacrés, appelés +Awliyaa Allah+», fait-il constater. Et d’expliquer que ce sont les lieux où ont été enterrés les saints marocains d'origine soufie et islamique, des sites qui font partie des lieux saints et qui ont fait partie du pèlerinage spirituel de ceux qui visitent le Maroc depuis des siècles du monde entier, en particulier de l'Afrique de l'Ouest.
Faisant la conjonction avec les zaouias, le diplomate marocain a souligné que «ces espaces de méditation sont par-dessus tout les relais fédérateur d’une croyance que nous avons en partage, d’une vision que nous avons en commun et d’un engagement transcendant que nous avons intrinsèquement en estime». «Le refuge de notre humanité tire essence de cette spiritualité qui nous rapproche plus que nous le pensons et qui plus nous unie plus que nous pouvons le concevoir», affirme-t-il.
L’ambassadeur a de même rappelé que les liens sociaux, culturels et religieux entre le Maroc et ses voisins subsahariens remontent à des siècles, grâce à de solides échanges commerciaux et à la propagation de l'islam en Afrique. Les routes commerciales et le commerce ont apporté les traditions soufies en Afrique de l'Ouest, notamment au Sénégal, retient-il, notant que les confréries, y compris Qadiriya et Tijaniya, ont joué un rôle crucial dans la diffusion de l'islam dans le pays et que le soufisme s'est bien adapté à la société sénégalaise.
Il a fait constater à cet égard que dans l'arène diplomatique religieuse, les soufis marocains jouent un rôle de premier plan dans le renforcement des relations, la promotion des liens économiques et l'ouverture de nouvelles perspectives d'intégration régionale et continentale.
Le soufisme, ajoute l’ambassadeur, représente le cœur de l'islam et est aujourd'hui l'instrument approprié pour contrer, délégitimer et vaincre le terrorisme, car son objectif principal est de renforcer la fraternité entre les peuples, les nations et les croyances, de respecter la foi des uns et des autres et de transmettre amour, compassion et bienveillance à toutes les créations.
Ce webinar sur le soufisme en Afrique du Sud se veut un hommage posthume et une reconnaissance du précieux héritage de feu Chaikh Seraj Hendricks dans le soufisme, un hommage à ses racines, à ses importantes contributions à l'éducation et à la fatwa et à son rôle important dans la préservation de l'islam, a indiqué M. Amrani.
Il s’agit, a-t-il poursuivi, de l’héritage de la famille Hendricks et de toute la communauté des érudits islamiques qui, pendant 300 ans, ont non seulement préservé leur identité islamique et les valeurs et objectifs durables de l'islam, mais ont également participé activement à la lutte, aux côtés de leurs frères et sœurs sud-africains, contre le colonialisme et l'apartheid.
L’action et la contribution du défunt Cheikh Seraj Hendricks ont toujours été de celle qui ont prôné le partage, l’altruisme, la liberté et la connaissance, a-t-il indiqué, notant que «jamais l’oubli ne devra corrompre nos esprit tant il est porteur des liens indéfectibles, ancestraux et privilégiés qui nous unissent».
M. Amrani est intervenu à cette conférence aux côtés de plusieurs autres personnalités, dont M. Zaid Langa, président de la Branche sud-africaine de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, MM. Muktaar Ahmed et Ahmed Tahier Mohamed, membres de cette même Branche, Cheikh Allie Khalfe, disciple de chaikh Seraj Hendricks et fondateur et directeur de l’Institut du texte islamique.