Selon des chiffres présentés mercredi par le ministère espagnol de la Santé, 16.973 nouveaux cas ont été recensés sur les dernières vingt-quatre heures, portant à 1.005.295 le total de personnes atteintes par le virus.
Avant même de franchir le cap d’un million d'infections, l'augmentation alarmante du nombre de cas, qui s'est poursuivie au cours des dernières semaines à un rythme accéléré, a mis une forte pression sur le gouvernement central et les communautés autonomes, leur poussant à prendre des mesures restrictives comprenant la fermeture partielle ou totale de certaines municipalités et provinces, et la restriction de la circulation des personnes et la fermeture de cafés, de restaurants et des lieux de divertissement.
En plus, il a été procédé à la déclaration de l'état d'alerte sanitaire dans la région de Madrid pour une période de 15 jours qui prendra fin samedi prochain, et ce dans le but de freiner la propagation du virus.
Sur la base d'indicateurs préalablement identifiés par les autorités, dont le taux d'infection cumulé enregistré sur une période de 14 jours et le taux d'occupation des unités des soins intensifs dans les hôpitaux, l'état d’alerte a été décrété dans la communauté autonome de Madrid dans neuf municipalités où les personnes affectées sont interdites de sortir de ces zones sauf pour aller au travail, chez un médecin ou à l'école.
Des mesures similaires ont également été adoptées et des restrictions strictes ont été imposées dans de nombreuses régions et villes dans lesquelles l'incidence de la maladie a enregistré une tendance à la hausse, c'est le cas pour les régions de Navarre, Galice, l’Andalousie, Castille-Leon, Aragon, Cantabrie et le Pays Basque, ainsi que les provinces de Saragosse, Salamanque et La Rioja, tandis que la région de Catalogne a décidé de fermer cafés, restaurants et autres lieux de divertissement, et la réduction des mouvements et des rassemblements.
Cependant, malgré toutes ces restrictions strictes qui ont concerné plus de 22 millions d'habitants, la propagation de l'infection a continué de s'étendre, ce qui a incité le gouvernement à envisager d’autres formules plus strictes pour faire face à cette pandémie, parmi lesquelles l’instauration d’un couvre-feu, qui est souvent associé à la déclaration de l'état d’alerte.
Dans ce sens, le ministre de la Santé, Salvador Illa, a souligné que le couvre-feu est l’une des options que le gouvernement « va examiner avec Madrid et avec les autres régions" dans une tentative de parvenir à un accord en vue d’endiguer l’avancée du virus.
Toutefois, a précisé M. Illa, un couvre-feu nécessiterait la proclamation préalable de "l'état d'alerte" qui doit être approuvé par le Congrès des députés.
Le gouvernement est ouvert sur toutes les possibilités et suit de près l’évolution de la situation épidémiologique dans le pays et les mesures prises dans ce sens par les autres pays affectés par la pandémie, a-t-il insisté.
Cependant, il semble que les pouvoirs publics annonceraient dans les prochains jours l'adoption de cette mesure, qui nécessitera le soutien du Parlement.
Cette option est soutenue également par de nombreuses voix de professionnels du secteur de la santé, de représentants des sociétés médicales et d'experts ayant doublé ces derniers jours leurs appels au gouvernement pour accélérer la prise d'initiative et imposer de nouvelles mesures d'urgence pour arrêter la propagation de l'infection.
Un des pays européens les plus endeuillés par le Covid-19, l’Espagne avait déclaré en mars dernier un état d’alerte et un confinement des plus sévères, mais la levée de ces mesures le 21 juin dernier a provoqué une hausse inquiétante des cas.