Houcine Maâdadi, fondateur et directeur exécutif de la plateforme «Chabab de l’Or», est fier du bilan de cette première année d’activité. C’est ce groupement de coopératives qui a lancé cette «boutique participative» pour offrir à des producteurs artisanaux un espace de vente permanent et bien organisé, tourné principalement vers les produits alimentaires de terroir.
«L’objectif de cette initiative est de conjuguer les efforts d’un ensemble de coopératives pour offrir un large éventail de produits de terroir, répondant aux besoins et aux exigences des clients, tout en créant des opportunités d’emploi et contribuant au développement local», explique-t-il dans un entretien avec la MAP.
«Il nous fallait du coup un espace d’exposition et de vente permanent, car la plupart des coopératives participantes ne réalisaient des ventes que lors des foires et salons destinés à l’économie sociale et solidaire, soit une ou deux fois par an», ajoute M. Maâdadi.
Mais comment cette expérience naissante a-t-elle pu résister au choc Covid-19, qui a mis à mal tant de secteurs et «business models» ? «La pandémie du coronavirus a eu parmi ses effets un engouement des gens pour les produits alimentaires biologiques, naturels et de terroir, qui ont une grande valeur nutritionnelle et sont considérés comme bénéfiques pour le renforcement du système immunitaire», explique-t-il.
Le projet «Chabab de l’Or» a débuté en 2016 sous forme d’association, avant d’opter pour le modèle coopératif. L’objectif était de créer un pont entre les jeunes diplômés et le marché du travail, en vue de lutter contre le chômage et les intégrer dans le cycle économique.
«Nous avons créé plusieurs activités génératrices de revenu au profit du premier groupe de jeunes bénéficiaires de nos formations. Ces AGR ont commencé à se développer au fil des années et on a fini par les structurer en quatre coopératives, dont chacune est spécialisée dans un domaine comme l’agriculture biologique, la couture et la mode, la formation et le design, poursuit M. Maâdadi.
«Chabab de l’Or» est devenu un véritable label avec lequel de nombreuses autres coopératives, de l’Oriental et d’autres régions du Maroc, sont entrées en collaboration pour les aider à commercialiser leurs produits.
«On s’est retrouvé alors en contact avec des coopératives aux activités très hétérogènes, ce qui rendait la coordination difficile. On a donc décidé de se concentrer sur un seul domaine, à savoir les produits de terroir, car celles-ci ont une charge culturelle, civilisationnelle, humaine et sociale, outre leur intérêt économique».
Houcine Maâdadi explique aussi le succès de cette première expérience par l’esprit entrepreneurial avec lequel est géré le label «Chabab de l’Or», une approche encore peu assimilée par de nombreuses coopératives. «Beaucoup de coopératives restent limitées à une activité saisonnière et n’ont pour raison d’être que la participation aux foires et la recherche des subventions et aides offertes par les collectivités locales», regrette-t-il.
Il a souligné, dans ce sens, que «Chabab de l’Or» met l’accent sur le développement de l’esprit entrepreneurial en tant que levier de croissance pour le secteur coopératif, tout en restant attachés à l’économie sociale et solidaire et aux produits de terroir.
Cet esprit entrepreneurial est basé sur l’investissement, non seulement en termes de moyens financiers mais aussi dans les compétences humaines, l’objectif étant d’intégrer le cycle économique et contribuer au développement de cette région qui enregistre un taux de chômage élevé.
A ce jour, «Chabab de l’Or» collabore avec une trentaine de coopératives de l’Oriental et d’ailleurs, et est en train d’établir des partenariats pour proposer davantage de produits, notamment de l’Oriental.
Ne comptant pas en rester là, ce cadre coopératif entend ouvrir d’autres points de vente à Oujda et même dans d’autres villes du Royaume. Il dispose actuellement de deux boutiques, celle d’Oujda et une autre à Tagafayt, dans la province de Jerada, et s’apprête à inaugurer un troisième point de vente à Figuig «dès que la situation épidémiologique le permette», assure Maâdadi.