Contrairement aux lourdeurs administratives de la création d'une entreprise classique, ce statut juridique novateur ouvre les portes de l'entreprenariat au bout d'un simple processus d'inscription de trois étapes, couronné par l'obtention de la carte d'auto-entrepreneur.
Au terme de cinq ans d'existence, ce régime national d'entrepreneuriat n'a pas cessé de gagner du terrain, avec plus de 230.000 inscriptions effectives au registre nationale de l'auto-entrepreneur à fin juin 2020, confirmant l’engouement pour ce cadre juridique visant à promouvoir l’esprit d’entrepreneuriat et à faire de la création de la TPE un levier pour générer de l'emploi et de la valeur.
Fiscalité réduite, dispense de tenue de comptabilité, possibilités de facturation et d’exercice de l’activité à domicile, autant d'avantages qui ont pu insuffler un nouvel élan dans la dynamique entrepreneuriale au Royaume qui fait objet d'une mobilisation tous azimuts de toutes les parties prenantes, pour en faire un levier majeur de développement socio-économique.
Qu'il soit artisan, porteur de projet, freelancer désirant sortir de l'informel ou encore résident étranger en situation régulière, les catégories cibles de ce statut sont nombreuses au même titre que la liste des activités éligibles relevant de l'industrie, le commerce, l'artisanat et les services.
De l'avis des entrepreneurs ayant obtenu ce statut, ce passage vers le formel offre des perspectives d'évolution non négligeables et assure davantage de débouchés commerciales. "L'obtention de la carte d'auto-entrepreneur m'a permis de sortir de l'ombre. Je peux me mettre en avant et montrer mes créations sans problèmes dans des expositions à travers le Maroc", assure Zahia S, créatrice de mode.
Approché par la MAP, Zakaria Fahim, président de l'Union des Auto-entrepreneurs, a loué la pertinence de ce statut, qui offre la possibilité de "démarrer dans le formel avec la plus grande simplicité", appelant à donner toute la place aux auto-entrepreneurs qui comptent aujourd'hui parmi les "vrais bâtisseurs du nouveau modèle économique et social du Maroc".
En outre, M. Fahim a jugé nécessaire la diversification des solutions de financement dédiées à cette catégorie au delà des canaux classiques, avec une mise en route urgente du Crowdfunding qui s’adresse aux projets de dimension sociale au regard du poids important des auto-entrepreneurs sociaux.
"Il s’agit aussi des financements destinés aux projets innovants et à forte valeur ajoutée. Il va falloir qu’on soit plus efficace et qu’on donne la main aux entrepreneurs et les financeurs d'entrepreneurs", a-t-il soutenu.
Rappelant le contexte sanitaire actuel qui n’épargne pas les auto-entrepreneurs, il a annoncé que l’Union, en guise de soutien, a lancé une plateforme de mise en contact entre auto-entrepreneurs, PME et grandes entreprises, actuellement en phase de site pilote avec un démarrage prévu dans un mois.
L'accès au financement a été au centre du programme intégré de financement et d’appui des entreprises "Intelaka" qui cible les catégories éprouvant des difficultés d'accéder au financement dont les auto-entrepreneurs. Ces derniers sont éligibles aux offres avantageuses de ce programme qui prévoit des crédits pouvant atteindre 1,2 millions de dirhams avec un taux d’intérêt fixé à 2% et 1,75% pour le milieu rural.
L'appui institutionnel à cette catégorie se poursuit même au plus fort de la crise sanitaire qui a porté un coup dur à l'activité économique, avec à la clé un mécanisme spécifique de garantie pour les crédits bancaires en faveur des auto-entrepreneurs d'un montant plafonné à 15.000 dirhams à un taux d'intérêt nul.
Avec un écosystème de partenaires publics et privés de renom qui couvrent les étapes phares de la vie d'une entreprise depuis une simple idée jusqu'au démarrage effectif de ses activités, l'auto-entreprenariat, en tant que statut juridique innové et simple, a donné une réelle impulsion à la dynamique entrepreneuriale au Maroc et continuera certes à assurer une intégration plus souple dans le secteur formel.