Le premier signe visible de cet impact porte sur la forme. Les deux candidats seront placés à quatre mètres de distance et séparés par une paroi de plexiglas.
La décision de la commission indépendante en charge des débats est une précaution à la suite de la multitude de cas de coronavirus signalés récemment au sein de la Maison Blanche, affectant, outre le président Trump, nombre de ses proches collaborateurs.
Le vice-président Pence a été testé négatif, mais sa proximité avec les autres membres de l'administration Trump - y compris lors d'une cérémonie récemment à la Maison Blanche pour la nomination de la nouvelle juge à la Cour suprême, où port du masque et distanciation sociale ont fait défaut- a suscité des inquiétudes. Depuis quelques jours, M. Pence, 61 ans, a été contraint de travailler à domicile.
D'après le quotidien "Politico", la demande de placer du plexiglas lors du débat des candidats à la vice-présidence provenait de la campagne de Harris et du candidat démocrate à la présidence Joe Biden. Cette mesure de précaution a été critiquée par une porte-parole du candidat républicain la qualifiant de "forteresse".
L'unique duel Pence-Harris intervient une semaine après un débat présidentiel chaotique entre Trump et Biden marqué par des échanges virulents, y compris sur la gestion de la pandémie. Pour "maintenir l'ordre", la commission en charge des débats a d'ailleurs promis de revoir ses règles.
Autre changement de taille, sur la forme toujours, les organisateurs du débat de mercredi soir à Salt Lake City, dans l'Utah, ont insisté sur la nécessité du port du masque par toutes les personnes invitées. Ce n'était pas le cas il y a une semaine lorsque plusieurs membre de l'entourage du candidat républicain ont choisi d'aller contre la consigne du port du masque, une décision vivement critiquée après que le président ait contracté le coronavirus.
Sur le fond, l'infection du président Trump, sa sortie prématurée de l'hôpital, son insistance à minimiser la gravité du coronavirus et au-delà l'avenir de sa campagne électorale, ne manquera pas d'imposer cette crise sanitaire et sa gestion par l'actuelle administration, comme l'un des sujets phares du débat télévisé.
Certes, les débats à la vice-présidence ont généralement peu d'impact sur les courses présidentielles, mais comme le virus a éloigné M. Trump, 74 ans, de la campagne électorale, et vu que la sénatrice Harris est la première femme de couleur à ce poste aussi important, cette unique confrontation pourrait susciter davantage d'intérêt auprès des électeurs.
"Ce sera un débat sans précédent dans une année sans précédent", estime, dans une déclaration au Wall Street Journal, Karen Finney, ex-conseillère principale de la campagne 2016 de la démocrate Hillary Clinton.
Pour elle, le débat sera "historique" parce que Mme Harris, 55 ans, est "la première femme noire et personne d'origine indienne nommée candidate à la vice-présidence par un grand parti, mais aussi en raison des circonstances auxquelles le pays est confronté".
Reste que pour nombre d'analystes, comment parler d’un autre sujet électoral alors que le président, qui a tout fait au fil des mois pour minimiser la pandémie, est en quarantaine à cause du coronavirus?
Fonceur, obstiné et déterminé à garder intact son image de leader inébranlable, Trump n'a pas l'intention de céder. "Nous allons bientôt reprendre la campagne !!!", a-t-il lancé à peine quelques minutes avant sa sortie de l'hôpital.
Pour pouvoir participer au prochain débat présidentiel, le 15 octobre en Floride, il devra néanmoins s'isoler au moins 10 jours à partir du 1er octobre, date de la réception du résultat de son test Covid.